L’organisation antifasciste accuse le propriétaire des Arts Enracinés de propager, avec ce type d’ouvrages, des idées nazies, fascistes, racistes et antisémites. Les membres expliquent dans leur communiqué avoir été régulièrement alertés sur la diffusion de contenus faisant l’apologie du nazisme, de la collaboration et de théories négationnistes à travers des livres et conférences promus par la librairie généraliste.
Le propriétaire se défend
L’enseigne qui ne se borne pas à la vente de livres propose, outre l’ouvrage mis en cause, entre autres, les pamphlets de Louis Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre, Les beaux draps et l’École des cadavres, des titres des collaborationnistes Robert Brasillach et Lucien Rebatet, des ouvrages de la figure de l’extrême droite italienne Julius Evola, de « l’eurasiste » Alexandre Douguine, ou encore des livres aux titres caractéristiques, comme Freud a menti ou L’accession au pouvoir de Hitler financée par l’argent juif…
Le Réseau Antifasciste de Haute-Loire exprime par ailleurs, notamment, leur inquiétude concernant la vente de tee-shirts avec le slogan « Légitime défense », incitant, d’après eux, à la création de milices néo-fascistes au Puy.
« Et, comme d’habitude, aucune autorité ne prend position contre les agissements et les provocations du gérant de ce “commerce”. Comme d’habitude, on laisse faire ce personnage qui défie ouvertement les lois sans être inquiété. Comme d’habitude, les autorités paraissent plus promptes à interdire les manifestations pour un cessez-le-feu à Gaza ou les mobilisations antifascistes », avancent-ils.
Auprès du média local Zoom Dici, le propriétaire de l’enseigne met en évidence son droit à commercialiser des œuvres autorisées : « Moi, on m’a appris à l’école que ce qui différencie une démocratie d’une dictature, c’est ce qui n’est pas autorisé en dictature est interdit, et ce qui n’est pas interdit en démocratie est autorisé. Mon livre est en vente libre comme tout livre autorisé à être vendu au public. »
Et d’ajouter, plus prosaïquement : « C’est vrai que je dois être le seul libraire en France à le vendre. Donc, j’ai tout intérêt pour mon commerce à en faire la plus grande promotion avec tous les outils de communication qui sont à ma disposition. »
L’ouvrage incriminé est présenté par une citation : « “Les nazis ont exterminé les juifs. Cette extermination est la conséquence logique de l’antisémitisme nazi : en tant que haine irrationnelle, cet antisémitisme poussa les Allemands aux dernières extrémités.” Tel est le discours que nous tiennent aujourd’hui les historiens. Quoique logique, il repose cependant tout entier sur deux assertions : premièrement, l’antisémitisme allemand était irrationnel et, deuxièmement, en tant que sentiment irrationnel, il a poussé les Allemands à commettre en acte fou : l’extermination systématique de plusieurs millions d’innocents. L’objet du présent ouvrage sera donc de vérifier la validité de ces deux assertions. »
Et un second paragraphe : « Dans cet ouvrage, Vincent Reynouard rappelle les racines de l’antisémitisme en Allemagne à partir des années vingt. »
Enfin, le comite de soutien de Vincent Reynouard serait porté par Jeune Nation, un mouvement d’extrême droite dont la section locale, Velay nationaliste, se rassemblerait autour de la librairie mise en cause.
Un multi-récidiviste
Vincent Reynouard est un adepte des thèses de Robert Faurisson. Il a notamment été actif au sein du Parti Nationaliste et Européen, un groupuscule explicitement néonazi. En tant qu’ancien enseignant de mathématiques, il a été révoqué en 1996 pour avoir soumis à ses élèves un devoir basé sur les thèses du plus célèbre des négationnistes français concernant les chiffres de mortalité au camp de Dachau.
Il a par ailleurs été condamné à plusieurs reprises, y compris à des peines de prison fermes, pour contestation de crimes contre l’humanité, minimisation de crimes de guerre, et incitation à la haine.
Le 8 novembre 2007, il écope d’une année d’emprisonnement pour avoir contesté l’existence de crimes contre l’humanité. L’année suivante, aux côtés de Siegfried Verbeke, un éditeur néonazi, il est reconnu coupable de négationnisme par un tribunal bruxellois. Le 17 juin 2015, il est de nouveau incarcéré pour un an, cette fois pour avoir prétendu que le débarquement en Normandie était de la propagande, niant ainsi les crimes commis par les nazis.
Le 4 novembre 2016, le tribunal correctionnel de Paris le condamne à cinq mois de prison ferme après qu’il a diffusé deux vidéos dans lesquelles il lançait le défi : « 5000 € à qui me convaincra que la Shoah n’est pas un bobard de guerre. » En 2024, après une longue fuite, il est extradé de l’Écosse vers la France, où il est à nouveau mis en examen pour ses activités négationnistes. Il est actuellement sous contrôle judiciaire.
« C’est cet ignoble et dangereux personnage, connu pour faire le lien entre l’intégrisme catholique (désormais bien implanté au Puy, cf. l’université d’été de Civitas qui s’est tenue au Grand Séminaire, l’installation de la Fraternité Saint-Pie X dans une chapelle de la ville, Cours Clovis…) et le négationnisme que la librairie promeut aujourd’hui, publiquement », analyse l’organisation antifasciste.
Le Réseau Antifasciste de Haute-Loire conclut son communiqué : « De notre coté nous ne nous résignerons jamais et serons toujours là pour dénoncer la haine, le racisme et l’antisémitisme. Fermons les Arts Enracinés ! »
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