Les projets architecturaux et de scénographie avancent de concert : le futur musée diocésain s’installera en haute ville du Puy-en-Velay.
Le Centre de promotion des cultures sacrées, association loi 1901, a été missionné par Mgr Luc Crepy, lorsqu’il était évêque du Puy de 2015 à 2021, pour donner naissance à un musée diocésain. Celui-ci passe par l’aménagement de l’ancienne Manécanterie, ou Hôtel de Grateloup, encore appelé Hôtel de Montlaur (inscrit au titre des monuments historiques le 25 février 2021). À l’association aussi revient le soin d’imaginer une scénographie pour ce projet un temps baptisé « Musée de la Bible », nom qui devrait être abandonné, une fois le projet davantage avancé.
Une première salle aménagée il y a 3 ans
Le projet, justement, a été repris par l’actuel évêque, Mgr Yves Baumgarten. Et le voici sur les rails. Le Centre de promotion des cultures sacrées est lié par contrat de prêt à usage à l’association diocésaine, laquelle est propriétaire des lieux.
Depuis quelques jours, l’ancien maire d’Aiguilhe, Michel Roussel, a pris la présidence de l’association dont il était jusqu’alors le trésorier. Il succède à Jérôme Celle. Le futur musée jouxte l’actuel Camino (espace découverte du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle). À terme, existera une entrée commune aux deux structures, avant de parler fonctionnement et de gestion, peut-être d’une billetterie.Le musée, à l’ombre du clocher de la cathédrale.
Le musée a connu une première étape, une première salle aménagée au rez-de-chaussée du bâtiment, il y a trois ans. Elle abrite des documents de valeur, en particulier les rouleaux de la Torah qui représentent la pièce muséale maîtresse de cet espace, d’où le nom initialement choisi de « Musée de la Bible ». Ces pièces ont été confiées au diocèse par Maurice Grinberg, un généreux donateur de confession juive, ayant voulu témoigner sa reconnaissance aux habitants de la Haute-Loire. Son épouse, Lucy Abraham avait été accueillie à Brioude, avec des membres de sa famille, durant la Seconde Guerre mondiale pour échapper à la persécution nazie.Les anciennes salles de la Manécanterie feront l’objet d’une importante restauration.
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Depuis, le projet semblait en sommeil. En réalité, l’association qui le porte a beaucoup travaillé en coulisses. Michel Roussel évoque la démarche : « On s’est posé la question d’occuper les étages supérieurs. Il nous était apparu opportun de consacrer l’espace à l’histoire du diocèse, à travers les pèlerinages ou les jubilés, d’évoquer l’histoire des nombreuses communautés religieuses ayant marqué la vie locale dans le domaine de la santé, l’éducation, l’accueil aux plus démunis. Nous étions dans l’attente de l’arrivée du nouvel évêque. Ce dernier a estimé que les thèmes évoqués étaient un peu trop larges. On s’est donc recentré sur le culte marial et le pèlerinage du Puy, partant du grand pèlerinage depuis le Xe siècle, développé par l’évêque Godescalc, connu pour s’être rendu en 950 ou 951 à Saint-Jacques-de-Compostelle. L’érection de Notre-Dame-de-France au XIXe siècle et toutes les vierges couronnées, Notre-Dame-d’Estour, de Pradelles et d’ailleurs, font partie de notre histoire et méritent d’être racontées ».Les fresques les plus anciennes (peut-être du XIIIe siècle) sont dans la chapelle.
Un coût global estimé à 3 millions d’euros
Dimitri Croze, architecte ponot du patrimoine (M + C architecture) qui s’est vu confier le projet, a rédigé un avant-projet sommaire sur un niveau (au-dessus de l’espace actuellement aménagé) comprenant quatre salles dont plusieurs donnent sur le jardin du Camino.
Le Muséophone, agence de muséographie et scénographie d’expositions stéphanoise, a travaillé avec l’association et un comité scientifique, s’appuyant sur des sources historiques pour concevoir « un récit ». Un premier synopsis scénographique a été présenté fin 2023. La visite du musée se voudra interactive faisant appel « à tous les sens ». « L’espace mêlera sculptures, peintures et éléments numériques », précise Michel Roussel. L’avant-projet définitif tant pour la partie architecturale que scénographique, permettant de déclencher l’appel d’offres est attendu pour mi-2024. Le musée dans sa forme définitive ne devrait pas voir le jour avant fin 2026.Des fresques sous un crépis, représentant des scènes de chasse feront l’objet d’études.
Le deuxième niveau du bâtiment dont l’aménagement était envisagé ne se fera pas. Pas encore. « Nous n’avons pas obtenu les financements publics espérés », explique Michel Roussel. En revanche, l’actuel projet prendra en compte la petite chapelle Saint-Vincent enjambant la rue Saint-Georges et formant un porche. Dans le futur espace muséographique, des fresques seront mises en valeur. Il en existe également dans la chapelle. Elles ont été découvertes de fraîche date. Ces décors peints figuratifs récemment révélés par des sondages et pouvant remonter au début du XIVe siècle feront l’objet d’études diligentées par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles). Cette découverte ne manquera pas d’attiser l’intérêt des visiteurs du futur musée.L’unique salle du musée dit « de la Bible » fait partie de la visite avec le Camino voisin.
Le coût global de l’aménagement représente autour de 3 millions d’euros qui seront financés par le contrat de plan État-Région et le Département mais aussi par le mécénat privé. Le président de l’association portant le projet pour le compte du diocèse l’affirme : « Il n’est pas question de faire un musée d’objets sacrés. Ceux qui seront exposés n’auront qu’une seule finalité, illustrer la scénographie ».
Philippe Suc
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