Le 9 avril, Les Trophées de la Comédie musicale (créés en 2017) dévoilaient la liste des 78 spectacles éligibles pour la sixième édition.
Et là, surprise. Au milieu d’un certain nombre de productions parisiennes figurait l’adaptation d’Une Opérette à Ravensbrück (Le Verfügbar aux Enfers) par la compagnie du Puy-en-Velay, Nosferatu.
« Des membres de l’association qui organise cette cérémonie avaient assisté à une représentation et nous avaient conseillé de postuler. Alors, je l’ai inscrite », explique Claudine Van Beneden, metteure en scène.
Un spectacle présenté deux fois au Off d’Avignon
Ce mardi, les comédiens altiligériens (Barbara Galtier, Angeline Bouille, Isabelle Desmero, Solène Angéloni, Claudine Van Beneden, Raphaël Fernandez et le musicien Grégoire Béranger) ont appris qu’ils ne figuraient finalement pas dans la liste des nommés.
Mais Une Opérette à Ravensbrück (Le Verfügbar aux Enfers) reste en course pour les « Trophées du public » et il est possible de voter (gratuitement) sur internet (1).
La récompense sera remise le 10 juin aux Folies Bergère, à Paris, en même temps que celle des autres catégories (spectacle musical, interprète masculin et féminin, scénographie, création costumes…).
Cette création de Nosferatu est la deuxième adaptation de l’opérette écrite par l’ethnologue Germaine Tillion, elle-même originaire de la Haute-Loire (2).
Le spectacle, créé mondialement au théâtre du Châtelet en 2007 pour célébrer le centenaire de son autrice (qui était alors encore en vie), fut même joué en 2010 dans l’enceinte du camp de concentration de Ravensbrück.
La compagnie ponote en propose une nouvelle version depuis 2019 : « Nous l’avons beaucoup jouée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et au Théâtre du chien qui fume, pour le Off d’Avignon, en 2022 et 2023 ».
« Le rire, même dans les situations les plus tragiques, est un élément revivifiant »
Pour rappel, Germaine Tillion avait été déportée au camp de Ravensbrück le 21 octobre 1943 pour faits de résistance.
Elle y avait été placée dans la catégorie des « Verfügbar » (« corvéables à merci »), « disponibles » pour tous les travaux occasionnels.
Pendant sa déportation, durant l’hiver 1944-1945, elle avait écrit, clandestinement, cette œuvre dans laquelle elle raconte, avec un humour féroce, les terribles conditions de détention avec des airs populaires.
« J’ai écrit une opérette, une chose comique, parce que je pense que le rire, même dans les situations les plus tragiques, est un élément revivifiant. On peut rire jusqu‘à la dernière minute », avait expliqué l’ethnologue décédée en 2008.
Quant à la compagnie Nosferatu, qui avait vu sa notoriété décoller avec son adaptation de Darling (de Jean Teulé) en 2012, et À Plates de coutures (2014), un spectacle s’inspirant du combat des ouvrières de Lejaby à Yssingeaux, elle s’illustre une nouvelle fois à l’échelle nationale.
(1) Il est possible de voter jusqu’au 3 mai sur le site www.tropheesdelacomediemusicale.fr.
(2) Germaine Tillion est née le 30 mai 1907 à Allègre. Décédée le 19 avril 2008 à Saint-Mandé (Val-de-Marne), elle a été symboliquement panthéonisée le 27 mai 2015 (son corps est resté dans le cimetière de Saint-Maur-des-Fossés, de la terre avait été prélevée sur sa tombe).
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