Une pierre, usée par les affres du temps et les caprices de la météo, s’est décrochée de la façade de la cathédrale, la semaine dernière. Dans sa chute, elle a fait quelques dégâts, mais aucun blessé.
Depuis la semaine dernière, les grilles de l’Hôtel des lumières restent verrouillées, « pour raison de sécurité », stipule un mot à l’entrée, qui invite les visiteurs à emprunter un autre accès que celui situé en haut des marches de la cathédrale (*). Le message a été affiché suite à la chute d’une pierre et la prise d’un arrêté de péril par le maire du Puy-en-Velay.
« Malade », cette pierre s’est détachée « d’une corniche » de la cathédrale, précisait Étienne Barthélémy, l’architecte en chef des Monuments historiques, à nos confrères de RCF Haute-Loire, la semaine dernière. Le projectile a atterri sur le passage mâchicoulis, « à quatre mètres de la porte automatique de l’Hôtel des lumières », après avoir « transpercé la charpente, ce qui a sans doute amorti sa chute, et cassé les chevrons. La pierre a fracturé les dalles à l’entrée », rapporte Romain Sagnard, le chef du service Équipements culturels de l’Agglo, dont les équipes ont constaté les dégâts lundi dernier.
« On devait préparer la réouverture du site aux visiteurs, prévue le lendemain (mardi 16 avril, NDLR). Par chance, le passage n’était pas accessible au public » lorsque la pierre s’est décrochée de la façade de la cathédrale ; sous l’effet, sans doute, « des variations de température » que cette roche tolère mal, évoquait l’architecte en chef des Monuments historiques.
Une roche « très fragile »
Appelée « brèche volcanique », ce matériau employé pour la construction de l’édifice religieux « ne supporte pas d’être exposé aux éléments », abonde Anne-France Borel, l’architecte des bâtiments de France en Haute-Loire, responsable de l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine (Udap), dont l’une des missions consiste à assurer l’entretien courant de la cathédrale Notre-Dame. « La brèche, reprend-elle, est très fragile et se délite ». Raison pour laquelle « une purge d’urgence » avait été réalisée l’été dernier, en pleine saison touristique.
L’opération de haut vol, menée en façade et sur les côtés de l’emblématique monument de la cité ponote, visait à décrocher les parties friables des pierres qui menaçaient de tomber tôt ou tard. Pas moins de « 550 kg » de débris avaient été ôtés de la cathédrale, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998. Manifestement, une pierre, celle tombée la semaine dernière, avait « échappé à la vigilance des cordistes », consentait l’architecte en chef des Monuments historiques, Étienne Barthélémy. Mais sa chute est « symptomatique, selon Anne-France Borel, d’un problème plus grand ».
Elle a transpercé la charpente, cassé les chevrons et fracturé les dalles à l’entrée
Elle témoigne, une fois de plus, de l’état d’usure des pierres qui avaient été « mises à nu lors de grands travaux au XIXe siècle. C’était la mode », rappelle la conservatrice de la cathédrale pour qui les façades de l’édifice, propriété de l’État, ont – grand – « besoin d’être rénovées ». « Ce n’est pas une catastrophe, rassure-t-elle. La cathédrale ne va pas nous tomber sur la tête. Des solutions existent pour préserver les pierres », mais leur restauration n’est pas à l’ordre du jour…
Priorité a été donnée à la réfection du dôme des anges et des toitures du logis des Clergeons. Un chantier d’un coût de 1,4 million d’euros HT, débuté l’an passé. Sujettes à un affaissement et à un glissement vers le bas, les marches de la cathédrale ont quant à elles fait l’objet de sondages et de carottages en janvier dernier, pour connaître la composition du sous-sol, dont l’instabilité inquiète. « On attend les résultats », commente Anne-France Borel.
Pour pallier l’urgence liée à l’état sanitaire des parements, des travaux de « mise en sécurité » sont prévus. Des filets de protection anti-chute, à l’image de ceux à peine visibles sur le clocher de la cathédrale, ont été commandés. Pour éviter toute nouvelle déconvenue, ils seront installés « sur le bâtiment des mâchicoulis et à d’autres endroits, autour de l’édifice » dès leur réception, « dans les prochaines semaines », indique la conservatrice. Ces filets protégeront les visiteurs, mais l’édifice et ses pierres, regrette-t-elle, resteront, eux, exposés aux caprices de la météo.
Ophélie Crémillieux
(*) L’accès à l’Hôtel des lumières se fait par la cour de Plaisance, depuis la rue Grasmanent.
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