« La semaine dernière, c’était quand même dur à gérer ! Mardi, on a dû appeler la police parce qu’un marginal avait un regard très menaçant. Cela fait des années que ça dure ! » Johan Pascal, gérant de La Gloriette, place du Breuil, fait partie de ces commerçants exaspérés « par la présence de marginaux, de plus en plus nombreux, place du Breuil et boulevard Fayolle ».
Il profitait de la rencontre réunissant une petite centaine de commerçants et artisans autour d’un petit-déjeuner, à l’initiative de l’Office de commerce et de l’artisanat de la communauté d’agglomération du Puy, pour interpeller le maire et président de l’Agglo, Michel Chapuis, ainsi que le directeur départemental de la police nationale, le commissaire Frédéric Gonon, présents hier matin.
« Le problème, c’est qu’à un moment donné, cela va mal se passer ! On va être obligé de faire quelque chose. J’ai discuté avec des personnes de la police nationale et municipale : ils me disent qu’ils sont impuissants. Quelle est la solution pour qu’on puisse travailler tranquilles ? », lançait Pascal Johan tandis que Thierry Moulin, de Moulin chaussures, très remonté, renchérissait : « Peut-il y avoir un arrêté interdisant la mendicité en centre-ville ? »
Le président de l’Office de commerce, Hacène Djerdi, n’était pas en reste. « Il y a 20 ans, les marginaux n’étaient pas agressifs. Aujourd’hui, ils le sont. Ils sont alcoolisés ou drogués. »
Vers plus d’interventions
La question est remontée jusque dans les bureaux de la préfecture. Mais insistait Hacène Djerdi, « il faut des solutions sinon cela va mal finir ! Les commerçants sont à bout. L’insécurité ajoute un frein supplémentaire au commerce – en plus du stationnement payant (voir ci-dessous). Des clients disent qu’ils ne se sentent pas sécurité en ville. C’est un sujet à prendre à bras-le-corps avant qu’il n’y ait un drame. »
Le commissaire de police, accompagné notamment du Correspondant sécurité du quotidien, s’est voulu rassurant. « On a la chance d’avoir un niveau de délinquance peu élevé. Du coup, on peut traiter le problème des marginaux sur le Breuil mais on ne peut pas faire tout et n’importe quoi », a prévenu Frédéric Gonon. « La première des choses est nous faire remonter des informations » poursuit-il, en insistant sur le rôle à jouer des commerçants.
« On est tenu par des moyens légaux concernant la présence des marginaux. Cela signifie qu’on peut faire des contrôles d’identité, mettre une certaine pression mais on est tenu par le Code pénal ».
Il assurait néanmoins qu’en collaboration avec la police municipale, une « présence renforcée » a été mise en place, « mais nous ne sommes qu’un maillon de la chaîne et nous n’avons pas toutes les clés pour résoudre ce type de nuisances », a-t-il conclu.
Le maire Michel Chapuis convenait sans peine que la situation est « insupportable. C’est un sujet fondamental sur lequel il faut intervenir. Mais d’une manière globale ; pas seulement pour les commerçants, pour tous les habitants ». Puis le président de l’Agglo et maire du Puy d’ajouter : « L’arrêté de mendicité existe, mais il n’est pas respecté. On va certainement être obligé d’augmenter la police municipale. Il n’y a pas d’autre possibilité si on veut être présent sur le terrain. Pour cela, il faut de l’argent. »
Pour le maire du Puy,
« le stationnement gratuit, c’est non ! »
Lors du moment de rencontre organisée hier, un autre sujet a occupé l’assistance. Antoine Wassner, président de la CCI, a jeté le pavé dans la mare en interpellant le maire du Puy-en-Velay, Michel Chapuis, sur la question du stationnement payant en ces termes : « No parking no business : quelle est votre position sur le stationnement ? »
La petite centaine de commerçants présents hier attendaient de pied ferme une réponse, tant tous semblent d’accord pour imputer, au stationnement payant, une partie de leurs déboires. « C’est une réalité : on a une perte de fréquentation, en dehors de la période touristique, en corrélation avec le stationnement payant. On perd les ruraux », martelait Hacène Djerdi, très applaudi.
Le maire du Puy, Michel Chapuis, n’a pas convaincu les commerçants, très remontés sur la question, d’autant qu’il a été ferme. « Le stationnement est une des plus grosses recettes de la Ville. Le supprimer, c’est mettre la collectivité en faillite ! Le rendre gratuit, c’est aussi la mort des commerces du centre. Les places seront occupées de 8 à 19 heures par des gens qui ne sont pas vos clients. Pour que le commerce travaille, il faut de la rotation », assure l’édile.
Et d’ajouter : « À un moment, il faut l’entendre : la question du stationnement gratuit au Puy, c’est non ! On ne reviendra pas en arrière, c’est comme ça partout en France. »
Il a toutefois entrouvert une porte, notamment pour des occasions précises. « On peut améliorer les choses quand il y a des évènements commerciaux comme les braderies » laissant entendre que, dans la mesure du possible, le stationnement payant pourrait être assoupli.
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