« Dix ans de succès et d’innovation. » Né de la réflexion autour du centre aqualudique La Vague, le réseau de chaleur du Puy voit le jour en 2014 avec une longueur de près de 7 kilomètres. Au départ, la chaufferie desservait une cinquantaine de bâtiments, dont 906 logements sociaux dans les quartiers de Guitard, Roche-Arnaud et du Val-Vert ainsi que des infrastructures majeures telles que La Vague, le lycée Charles-et-Adrien-Dupuy, l’Ehpad Bel Horizon ou encore la clinique Bon Secours, soit environ 1.000 équivalent-logements. Dix ans après sa création, le réseau de chaleur atteint désormais 9,2 kilomètres et alimente 2.400 équivalent-logements.
168.000 allers-retours Paris-Marseille en voiture
« C’était un projet ambitieux et visionnaire il y a 15 ans. C’est aujourd’hui une évidence et ce n’était pas forcément le cas à l’époque », se félicite Michel Mathieu, directeur régional réseaux sud est Engie Solutions. Le groupe industriel énergétique français gère la chaufferie ponote depuis le départ.
« Nous avions plusieurs objectifs et je peux dire, en toute modestie, qu’ils sont accomplis voire dépassés. Nous avons atteint un niveau de performance que peu de réseaux de chaleur en Auvergne Rhône-Alpes atteignent. La chaufferie du Puy est une référence pour Engie. »
Dès sa mise en service, il y a plus d’une décennie, le réseau de chaleur ponot permettait l’évitement d’un rejet de 3.900 tonnes de CO2 par an. Avec ses deux chaudières à bois d’une puissance totale de six mégawatts (MW), permettant d’alimenter le réseau à hauteur de 90 % d’énergie renouvelable, le système de biomasse a évité le rejet de plus de 50.000 tonnes de CO2 depuis sa création. Ce qui équivaudrait à 168.000 allers-retours Paris-Marseille en voiture…
« Le réseau de chaleur a tenu tous ses engagements initiaux. Il y a un quartier social à deux pas et nous sommes heureux qu’ils puissent passer un hiver confortable avec des prix très abordables », se réjouit Michel Chapuis, maire du Puy et président de l’Agglo. « Dans un contexte géopolitique compliqué où l’on dépend énormément des fluctuations du prix et des aléas de l’approvisionnement des hydrocarbures, un réseau de chaleur biomasse apporte de la sérénité », continue Michel Mathieu.
« Les réseaux de chaleur représentent environ 6 % des modes de chauffage en France contre environ 25 % en Europe. C’est un bon moyen de réduire l’émission de gaz à effet de serre et surtout de répondre à la question de la souveraineté énergétique. Notamment dans ce contexte avec la déclaration solennelle du président de la République, mercredi 5 mars, qui explique que nous entrons dans une nouvelle époque et que les dividendes de la paix sont derrière nous », développe Yvan Cordier, préfet de la Haute-Loire.
Approvisionné en bois local
La chaufferie est en partie fournie en bois par la plateforme de Polignac, qui transforme une matière première provenant en grande partie de forêts situées dans un périmètre de moins de 80 kilomètres. Et le réseau de chaleur a permis la création de 11 emplois depuis 2014 autour de la fourniture de 8.200 tonnes de bois-énergie, composées à 50 % de plaquettes forestières.
Après son extension en 2017, le réseau de chaleur a pu profiter à 550 équivalent-logements supplémentaires. Et de nouveaux candidats se positionnent aujourd’hui. « La préfecture s’est portée candidate pour être raccordée au réseau », annonce Yvan Cordier. « Des raccordements sont tout à fait possibles, notamment avec la préfecture. La rue Victor-Hugo est toute proche, cela pourrait très bien se faire. Et pourquoi pas ensuite raccorder le palais de justice ou le théâtre et se rapprocher ensuite du centre-ville », imagine Michel Chapuis. Le futur gymnase de Guitard, un chantier chiffré à 26 millions d’euros porté par la Région, sera bel et bien raccordé au réseau de chaleur voisin.
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