Depuis le printemps, deux civils se rendent régulièrement au commissariat du Puy pour enfiler l’uniforme de policier. Nathan (*), agent public âgé de 33 ans, et Marouwan Oumanchar, étudiant en licence assurance banque finance âgé de 20 ans, sont les deux premières recrues qui constituent la réserve opérationnelle civile de la police nationale du Puy-en-Velay.
L’utilisation de l’arme à feu est une partie capitale
de la formation
Ayant remplis plusieurs missions ces derniers mois, ils se sont retrouvés avant les vacances scolaires d’automne, pour partager un entraînement au maniement de leur arme à feu au sein du stand de tir installé dans les locaux du commissariat ponot. L’apprentissage de l’utilisation de l’arme à feu est une partie capitale de la formation de policier réserviste.
Nathan et Marouwan n’en sont plus à leurs coups d’essai. Ils ont acquis, avec l’aide du moniteur du commissariat ponot, les automatismes au cours de quatre semaines de formation initiale découpées en deux séquences de quinze jours. Ce jour-là, le formateur aux techniques de sécurité en intervention leur a concocté un exercice de travail en « binôme contact ». L’étudiant et l’agent public doivent se déplacer ensemble et se couvrir mutuellement au cours d’une progression vers deux cibles matérialisées par des effigies de bandits en papier brandissant une arme de poing dans leur direction. L’un des réservistes se trouve devant. Le second s’accroche à son gilet pare-balles pour que le binôme reste toujours soudé. Ou alors, les deux policiers issus de la réserve civile se placent épaule contre épaule. Ces deux techniques permettent de doubler la puissance de tir. « C’est aussi plus efficace en matière de communication », précise le formateur.
Le dernier entraînement a permis au binôme de progresser ensemble, en contact, en maîtrisant le danger.
La vigilance des deux tireurs sera constamment perturbée par l’évolution des conditions de tir : à couvert, sur la gauche ou sur la droite, en relais pour couvrir le rechargement de l’arme de son équipier ou encore sur la sollicitation d’un signal tactile et non plus sonore comme ils en ont l’habitude depuis le début de leur formation.
L’engagement physique et psychologique est absolu. Comme n’importe quel policier, les civils de la réserve opérationnelle doivent rapidement analyser une situation pour pouvoir y faire face de façon proportionnée. Au quotidien, les policiers sont constamment confrontés à la violence et à la mort. « On voit cela, essentiellement, mais il faut garder à l’esprit que ce n’est qu’une partie de ce qu’il se passe dans la société », relativise le commissaire Frédéric Gonon, directeur départemental de la sécurité publique.
(*) Le prénom a été changé pour conserver l’anonymat du réserviste.
Police secours, surveillance des assises, escorte…
Marouwan Oumanchar, étudiant âgé de 20 ans a déjà réalisé plus d’une cinquantaine de vacations depuis le printemps.
À 20 ans, Marouwan Oumanchar a réalisé plus d’une cinquantaine de vacations en quelques mois.
Ce Ponot fait partie des premières recrues de la réserve civile opérationnelle de la police en Haute-Loire. L’emploi du temps se fait en fonction des souhaits de chacun. L’étudiant est particulièrement volontaire avec plus de 50 journées à son actif, de quoi constituer une véritable expérience. Sa première intervention a été plutôt musclée.
« Nous devions escorter un homme expulsé à l’aéroport. Une fois dans la voiture, il a commencé à vouloir donner des coups. Nous avons dû le maîtriser et le calmer. » D’autres missions ont été plus calmes, comme la surveillance d’une session de la cour d’assises. Le réserviste est souvent parti avec un équipage Police secours.
Deux autres civils, des personnels administratifs du commissariat, vont débuter leur formation dans les prochains jours.
Cinq autres candidats ont passé les sélections pour enrichir la réserve opérationnelle de leurs expériences dans la vie civile.
Les conditions à remplir :
Âge : Entre 18 et 67 ans. Citoyenneté : Avoir effectué la journée Défense et Citoyenneté. Droits : Jouir de ses droits civiques. Casier judiciaire : Ne pas avoir d’inscription au bulletin. Santé : Être apte médicalement. Conduite : Le permis B n’est pas exigé. Études : Il n’y a pas de condition de diplôme.
Plus d’informations sur le site police-nationale.interieur.gouv.fr.
Céline Demars
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