« Il y a cinq ans, à 20 heures, vous souteniez les équipes soignantes du centre hospitalier Émile-Roux (CHER) qui mettaient toutes leurs compétences pour lutter contre le Covid. Je lance un appel à l’aide à la population de Haute-Loire pour reprendre le concert de casseroles. » Médecin généraliste à Lantriac, le docteur André Gilbert appelle à la mobilisation contre « l’escalade de la maltraitance du personnel hospitalier ». Un rassemblement soutenu par les syndicats CGT et FO avec un rendez-vous fixé lundi, à 20 heures, devant l’hôpital.
Des « propos sexistes, insultants » et surtout « dénigrants »
Tout a débuté le 21 février dernier lorsque la CGT a dénoncé « la situation grave et inquiétante » du service d’endoscopie du CHER qui s’apparenterait à du « harcèlement ». Les « propos sexistes, insultants » et surtout « dénigrants », « dégradants » du médecin du service seraient à l’origine d’un « profond mal-être » des sept infirmières du service. Alerte par les syndicats sur le registre des dangers graves et imminents, arrêt maladie collectif, signalement au procureur de la République et plainte au conseil de l’Ordre des médecins… CGT et Force ouvrière ont usé de tous les biais pour dénoncer ce qui se passait alors au service d’endoscopie du CHER, mais la réponse et la gestion de la direction ne leur convient pas.
« Les infirmières ont dénoncé les agissements d’un médecin, mais elles se retrouvent aujourd’hui toutes réaffectées sans qu’il ne soit inquiété. C’est un mauvais message envoyé à l’ensemble du personnel »
« Nous avons l’impression qu’il faut préserver l’activité à tout prix. Les infirmières ont dénoncé les agissements d’un médecin, mais elles se retrouvent aujourd’hui toutes réaffectées sans qu’il ne soit inquiété. C’est un mauvais message envoyé à l’ensemble du personnel », explique Patricia Bénézit, secrétaire adjointe de la CGT Santé de l’hôpital. « Je suis révolté et écœuré par ce que je vois. Vous êtes en train de nous dire que, du jour au lendemain, sept infirmières formées et expérimentées deviennent incompétentes et donc mutées dans un autre service, questionne le docteur André, instigateur du concert de casseroles. Jusqu’où cela va-t-il aller ? Quel intérêt à faire souffrir des gens ? Il est important de les soutenir, car, un jour, il va y avoir un drame », estime le praticien.
La direction maintient sa position
À la tête du service d’évaluation et de traitement de la douleur chronique de sa création en 2003 jusqu’en 2023, le Dr André a récemment renfilé la blouse au CHER comme vacataire. « Je suis en fin de carrière, je n’ai rien à perdre. Tout au long de celle-ci, j’ai vu la médecine française se dégrader à vitesse grand V. Cette situation m’a fait sortir de mes gonds. Il n’y a plus de notion d’équipe, on soutient celui qui rapporte de l’argent, peu importent ses actes et sa façon de faire », critique le soignant.
Récemment, en plus des sept infirmières, le chef de pôle ainsi que la cadre de santé du service auraient été remerciés et réaffectés. « Il y a un sérieux problème, on ne peut pas dire le contraire, souffle le généraliste. Les infirmières sont terrorisées, elles n’avaient même pas osé porter plainte et elles ont trop peur pour venir au rassemblement de lundi. » « Au vu de la réaction de la direction lorsqu’elles ont dénoncé les faits, elles ont aujourd’hui peur de nouvelles sanctions et de représailles », continue Patricia Bénézit. « Une enquête est en cours, nous respectons la présomption d’innocence, mais le problème est loin d’être résolu », ajoute Carine Quintin, secrétaire FO.
Contactée vendredi matin, la direction d’Émile-Roux s’appuie sur ses précédentes déclarations, « les propos des syndicats ne semblant pas différer ». « La direction a été alertée par les représentants du personnel via un droit d’alerte en début d’année. » L’enquête administrative « diligentée » par la direction du centre hospitalier Émile-Roux, « avec les organisations syndicales », a « mis en évidence le caractère conflictuel des relations interprofessionnelles, avec une conflictualité ancienne et latente, désormais exacerbée, qui atteint un point de non-retour », lisait-on dans le communiqué du mois de février.
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