Un havre de paix a vu le jour dans le quartier de Saint-Laurent. Le bar à chats Lili et Mathou est à la fois refuge et salon de thé très cocooning.
Gato, au demeurant timide se montre très câlin une fois la confiance établie. On dit de Peaky qu’il est simple à vivre, mais n’apprécie pas trop être porté dans les bras. Il aime se lover dans les fauteuils, tandis qu’Akaï déborde d’énergie. Punchy et ses yeux de biche ont déjà fait craquer ses nouveaux maîtres.
Tous ces chats, passés par la SPA de Polignac, ont trouvé une famille d’accueil ces dernières semaines chez Lili et Mathou, au 23 boulevard George-Sand au Puy-en-Velay. Ce bar à chats, ouvert depuis un mois désormais, est le deuxième à voir le jour sur le bassin ponot (l’autre est à Espaly).
Plats et pâtisseries « faits maison »
Ce concept, qui remonte à une dizaine d’années (il est importé du Japon) s’est surtout développé dans les grandes villes. Le voici désormais qui imprime sa griffe dans les cités plus modestes.
Punchy sera la deuxième minette adoptée après Pastel voilà quelques jours.
Chaque établissement est différent. Elissa Magreau-Davy et Mathilde De Mil, qui ont imaginé Lili et Mathou, ont choisi, non pas de faire vivre leurs propres félins dans ce lieu cocooning qu’est le bar à chats, mais d’y recevoir des pensionnaires à l’adoption et donc de soulager la Société protectrice des animaux (SPA), laquelle fait face à un afflux d’abandons.
Les deux jeunes femmes ont le sourire : elles ont réalisé voilà quelques jours leur première adoption avec une minette baptisée Pastel. Leur bar connaît par ailleurs des débuts prometteurs. Plutôt qu’un « bar », ce lieu chaleureux, avec ses petites tables, ses fauteuils confortables est en réalité un salon de thé et de restauration rapide, où l’on consomme quelques gourmandises sur fond musical.
Le premier bar à chats de Haute-Loire vient d’ouvrir
Les maîtresses de céans (et celles des chats) ont de toute évidence le sens de l’accueil et quelques prédispositions à l’art culinaire. Le salon de thé avec pâtisseries faites maison (tartes aux fruits, mousses à la crème de marron, cookies, gâteaux au chocolat…) est ouvert tous les jours. La restauration est sur réservation. « On fait des plats très simples, quiches, salades de saison, etc. On travaille essentiellement les produits locaux », précise Elissa.
Mathilde qui vivait dans l’Allier et Elissa dans le Cher sont amies d’enfance. Elles sont toutes deux tombées amoureuses de la Haute-Loire. C’est Mathilde, alors qu’elle suivait une formation il y a quelques années à Yssingeaux (un BTS en territoire rural), qui a convaincu son amie de monter leur projet de bar à chats en terre altiligérienne. « Nous sommes toutes les deux des filles de la campagne, on a toujours vécu avec les animaux », explique Elissa qui possède un bac + 3 en recherche biomédicale. Celle-ci a travaillé un temps en tant qu’auxiliaire vétérinaire. « Ce projet mêle le domaine animalier, mais aussi le contact humain », ajoute la jeune femme.
« Ici on prend le temps »
Après une formation à la création d’entreprise, les deux amies ont rapidement franchi le pas, trouvé le local (une ancienne société d’assurances), réuni les fonds nécessaires et effectué les travaux. A priori, le projet n’a pas nécessité de contraintes particulières, hormis celle de respecter les règles d’hygiène. Les félins n’ont pas accès à la cuisine. Ils disposent d’une chatterie leur permettant de s’isoler. Un petit espace sert pour la quarantaine.
Mathilde ne s’attendait pas à recevoir autant de public dès les premiers jours : « Ici, dit-elle, on veut prendre le temps de rapprivoiser les chats, de connaître leur caractère. Quand les gens veulent tout de suite les voir, on tempère leur impatience. Il faut respecter l’animal. La SPA fait ce qu’elle peut, mais l’endroit manque forcément d’intimité. Chez nous, les visiteurs peuvent attendre que les chats viennent à leur rencontre, ils peuvent revenir autant de fois qu’ils le veulent. Ça laisse aussi la possibilité de voir si tel animal correspond aux souhaits de l’adoptant. Ce que fait aussi d’ailleurs la SPA. On s’autorise à dire non, sachant qu’un animal qui arrive à Polignac n’a déjà pas eu de chance dans sa vie. Si c’est pour qu’il y retourne, cela n’a pas d’intérêt ».
Les deux jeunes femmes ont choisi de faire appel au maximum à des producteurs locaux.
Mathilde et Elissa se sont fixées pour objectif de ne pas dépasser sept chats dans leur salon de thé pour préserver l’entente entre eux et pour des questions d’hygiène. Là où la réglementation autorise à accueillir un matou pour 2 m². « Cinquante animaux, ne seraient guère raisonnable », remarque Mathilde.
La SPA reste propriétaire des félins et gère le côté administratif. Le bar à chats ne gagne rien sur l’adoption. Elissa indique : « La SPA prend en charge la nourriture et les soins vétérinaires. Nous servons seulement d’intermédiaires ». La jeune femme est ravie : « Toute une petite communauté se met en place autour de notre projet. Nous avons reçu énormément d’encouragements et de soutiens à l’occasion de la nouvelle année ».
Philippe Suc
Contact. Lili et Mathou est ouvert tous les jours, 23 boulevard George-Sand au Puy.
Tél. 04.71.06.01.25.
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