Le Michelet a longtemps été une institution au Puy-en-Velay, avec ses activités de brasserie et bar de nuit. Mis en liquidation en juin 2021, l’établissement est aujourd’hui fermé. À la barre du tribunal correctionnel mardi, on retrouvait le gérant des lieux qui avait repris l’affaire en 2016. Ancien animateur radio et DJ, il s’était lancé dans l’aventure sans expérience, ni formation en gestion. « La patronne m’avait mis sur le coup pour racheter avec deux associés. J’ai dit pourquoi pas », a raconté l’homme dont la société a été liquidée avec un passif de 850.000 euros. « Tout s’est fait trop vite. J’étais trop sûr de moi. Au bout de six mois, j’ai dit à mes associés que je ne pourrais pas y arriver. »
« Ne pas faire les déclarations, soustraire une partie des revenus, débrancher les caisses enregistreuses : on dirait que cela vous a un peu tourné la tête », l’interpellait la présidente Marianne Berthéas. Face au tribunal, l’ancien gérant tentait de se défendre seul (son avocat s’est désisté au cours de l’instruction). S’il ne répondait pas aux demandes de documents de son expert-comptable (qui a fini par renoncer à sa mission), c’est parce qu’il « travaillait tout le temps ». Si les factures sont restées introuvables, c’est parce qu’il « ne savait pas qu’il fallait les garder. Elles ont été jetées. » S’il débranchait les caisses enregistreuses certains jours à partir de 14 heures, c’était pour que « cela aille plus vite pour les serveuses, mais tout ce qui rentrait a été déposé en banque », a assuré le quadragénaire qui s’était octroyé une augmentation de salaire à deux reprises, sans consulter ses associés au préalable. « Où est l’argent ? », lui a demandé sans détour la vice-procureure Marie Moschetti. « Je ne suis pas un escroc. Je ne me suis pas enrichi », a affirmé le prévenu qui occupe à présent un emploi de boulanger.
« Je ne me suis pas enrichi. Je ne suis pas
un escroc »
« On ne doute pas qu’il se soit senti dépassé par la gestion, mais il s’est laissé engluer alors que des solutions auraient pu être trouvées au lieu de contourner la loi », expliquait le ministère public.
Pour se faire une idée du préjudice à la TVA et l’impôt sur les entreprises, la Direction départementale des finances publiques (DDFIP) de Haute-Loire s’est procurée des factures auprès des fournisseurs pour reconstituer un chiffre d’affaires. « Cela permet d’avoir une idée de ce que pouvait être la réalité économique de l’entreprise », a expliqué Me Gautier Delorme, avocat parisien de la DDFIP. Pour le conseil, les montants visés par la fraude fiscale sont de 281.708 euros sur la période d’exploitation. Le mandataire judiciaire réclame 753.000 €. « Cela correspond à un passif de 850.000 € auquel on a soustrait la valeur du fonds de commerce », a plaidé Me Frédéric Franck. Les deux associés, défendus par Me Clément Robillard, réclament le remboursement de leurs parts dans la société, à hauteur de 4.950 € chacun.
Le parquet a requis une peine de 12 mois de prison avec sursis probatoire, l’interdiction définitive de gérer une société et l’obligation d’indemniser les victimes. La décision du tribunal a été mise en délibéré. Elle sera rendue mardi 28 novembre à 8 h 30.
Céline Demars
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