La pluie caresse les croupes tremblantes, pressées les unes contre les autres sur le foirail de Carnot, et que des dizaines de grosses mains rugueuses viennent à leur tour flatter. Malgré le temps automnal et le nombre restreint de bovins ce jeudi matin – quatre rangées d’animaux à l’attache seulement du jamais-vu sans doute pour la foire de la Toussaint -, les échanges sont actifs, à tel point qu’à 11 heures, les bêtes marquées au feutre rouge ou vert dépassent de loin celles qui n’ont pas encore trouvé preneur.
Moins de bêtes et forte demande
Les maquignons maugréent contre le temps qui freine la fréquentation. Pour la forme. Car la demande pour des laitières est bien au rendez-vous. Tant et si bien que les acheteurs un peu trop hésitants risquent de se retrouver avec leurs yeux pour pleurer. Moins d’une dizaine d’allaitantes sont à vendre. Il est à peine 10 heures, un petit lot d’aubrac s’est déjà vendu, à 850 euros pièce.
Mais la plupart des visiteurs n’ont d’yeux que pour les vaches laitières. « Au printemps, on a eu du fourrage, de quoi nourrir les animaux, même si la qualité de l’herbe n’est pas terrible », explique Pierre, installé non loin de Saint-Paulien. Celui qui veut produire davantage de lait et qui recherche par conséquent à compléter son cheptel, doit débourser entre 1.800 et 2.000 euros pour une montbéliarde prête à vêler dans les jours prochains. Idem pour une bête après la mise bas. Les prix d’une génisse d’un an oscillent entre 800 et 900 euros.
Aurélie, exploitante sur le bassin du Puy, est venue ce jeudi matin dans l’espoir de repartir avec une vache. Une bête inscrite de deux ans de la Haute-Marne, qui devrait faire le veau d’ici la fin du mois, retient son attention. Elle hésite avec une autre femelle « bien cotée en lait ». « Elles sont toutes mouillées, j’ai peur qu’elles prennent la grippe », confie la jeune femme à son entourage. À peine s’éloigne-t-elle de quelques mètres que d’autres acheteurs potentiels viennent s’enquérir des qualités de la génisse qu’elle convoitait. La vache devrait se vendre sans grande difficulté. Les prix ne sont guère discutés.
Les modes commerciales ont changé. Le négoce sur le marché recule face aux ventes en direct sur les exploitations, comme le confirme la société forézienne Quiquandon. « On vend de plus en plus à la maison, et on organise de plus en plus de ventes aux enchères de troupeaux », confirme le négociant, sans pour autant délaisser complètement le marché, pour ne pas se couper totalement d’une partie de sa clientèle, en particulier du plateau volcanique.
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Philippe Suc
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