Tarifs avantageux, développement mais des retards… Retour sur la première année de la navette entreprises du bassin du Puy-en-Velay

Au milieu des collégiens et des lycéens qui prennent leurs bus pour aller en cours de bon matin, d’autres personnes attendent une navette pour partir au travail. Lancée en début d’année, la navette entreprises de l’Agglomération du Puy permet de se rendre de la zone industrielle de Blavozy/Saint-Germain-Laprade à celle, artisanale, de Chaspuzac en passant par Brives, Le Puy ou encore Espaly, avec jusqu’à 13 trajets quotidiens. En un an de fonctionnement, le service s’est peu à peu développé pour atteindre plus de 1.400 passagers mensuels.

Des tarifs qui séduisent les usagers

Une initiative qui a su séduire les usagers. Une dizaine d’entre eux était dans le bus ce jour-là pour effectuer la vingtaine de kilomètres du parcours. Au fond du bus, Arthur Kusmierczyk. Le jeune alternant de 18 ans se rend à Chaspuzac pour travailler à la Libraire Laïque. Embauché depuis septembre, il prend la navette et la trouve bien utile. « C’est mon oncle qui m’en a parlé. Je n’ai pas le permis, alors c’est très pratique et même si je dois attendre un petit peu le soir, ça ne me dérange pas », confie le jeune homme.

Plus à l’avant, Léopaul Stocker est dans la même situation. N’ayant pas le permis de conduire, cette navette est la solution idéale pour lui. S’il pouvait prendre le volant, continuerait-il de prendre ce moyen de transport ? « Je pense », répond le jeune homme, avant de s’expliquer : « Avec le prix de l’essence, c’est un moyen de transport très économique et les horaires me conviennent. »

Des horaires parfois compliqués à tenir

Avec un abonnement mensuel à 35 €, la formule a séduit de nombreux usagers. Parmi eux, Pascal Mirmand. Il a été l’un des premiers à profiter du service. L’ouvrier de la maroquinerie utilise la navette depuis son lancement en janvier dernier. « C’est mon employeur qui m’en a parlé et j’ai tout de suite adhéré. Les tarifs sont attrayants, d’autant plus que mon travail prend en charge 50 % de l’abonnement. C’est donc très rentable ».

Seul ombre au tableau, les retards. Ce jour-là le bus est parti de la place Michelet à 7 h 45 au lieu de 7 h 35. « Les minutes que je perds, je suis obligé de les rattraper », souligne un employé. Avec un départ de Blavozy à 7 h 20 et une arrivée à la zone artisanale de Chaspuzac à 7 h 55, les délais sont souvent compliqués à respecter pour Jean-Paul, le chauffeur de la navette. « Avec les conditions de circulation, ce trajet est impossible à réaliser dans les temps. Il y a trop de trafic, explique le chauffeur. Les deux premiers, à 4 et 6 heures, se passent très bien car il n’y a personnes sur la route. Mais celui de 7 heures… »
Des questions de délais qui ne perturbent pas spécialement Virgnie Quesnel. Travaillant à son compte, elle n’a pas d’horaires fixes. Ce service, qu’elle utilise depuis le début de l’été, elle l’apprécie pour son côté pratique et économique, même si, selon elle, des choses seraient à améliorer. « Avoir des abribus ce serait génial, parce que des fois il y a beaucoup de vent ». Elle souhaiterait aussi une meilleure communication autour de ce service. « Mon mari qui travaille à Michelin a mis beaucoup de temps à être au courant de son existence ». Pour appuyer cet exemple certains font remarquer que sur l’écran indiquant les bus place Michelet, il n’y a aucune trace de la navette entreprises. Un point à améliorer dont à conscience Jean-Paul Bringer, vice-président délégué au transport à l’Agglo. « Il faut qu’on communique encore plus sur cette ligne ». D’autant qu’elle fait des envieux : entreprises comme élus du bassin ponot demandent à revoir le parcours de la navette pour mieux l’étendre…

Guillaume Chorin