De l’horizon des pierres à l’horizon des particules, l’exposition La Confusion des horizons propose les regards de vingt-six photographes majeurs de la collection du Fonds régional d’art contemporain (Frac) Auvergne. À cette occasion, le musée Crozatier s’est penché sur sa propre collection de photographies patrimoniales et dévoile une vingtaine de paysages altiligériens, français ou extra-occidentaux. Un dialogue fécond sur le rejet ou l’adoption du pittoresque, la valeur documentaire ou politique des images ainsi que sur les expérimentations infinies de l’art photographique.
L’exposition La Confusion des horizons, visible au musée Crozatier jusqu’au dimanche 12 mai, propose de découvrir les photographies des Châteaux de Haute-Loire d’Auguste Vazeille, artiste né à Lavoûte-Chilhac en 1850 et décédé au Puy-en-Velay en 1900.
« Dès le haut Moyen Âge, les seigneurs ont habillé le paysage de forteresses, certes pour abriter leurs richesses et se protéger, mais surtout pour démontrer à leurs vassaux leur force et dissuader leurs ennemis de toute attaque. À la suite, les bourgeois ont ceint leur ville d’enceintes et de fossés. Le mur est un symbole de propriété marquant également une opposition conceptuelle entre un intérieur domestiqué et un extérieur ensauvagé à des échelles allant de la maison individuelle aux frontières d’un pays avec les fortifications d’un Vauban ou la ligne Maginot. L’art de la poliorcétique, terme utilisé autant pour l’attaque de l’assiégeant que pour la défense de l’assiégé, aussi ancienne que l’art de la guerre, s’est ainsi épanoui avec frénésie et imagination », indique Maud Leyoudec, directrice du musée Crozatier, co-commissaire de l’exposition La Confusion des horizons.
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« Auguste Vazeille semble avoir eu le projet de dresser un inventaire photographique des châteaux de la Haute-Loire avec des prises de vues quasi sérielles. Le cadrage présente la totalité du château ou de ses ruines, avec un point de vue légèrement en contrebas. En cette seconde moitié du XIXe siècle, la plupart de ces forteresses ont depuis longtemps perdu leur fonction défensive et stratégique et ont été laissées à l’abandon quand elles n’ont pas servi de carrière (châteaux d’Allègre, d’Arlempdes, d’Artias, de Ceyssac…). Le confortement de ces ruines se fera à la suite des réflexions du penseur et poète anglais John Ruskin (1819-1900) qui soutient qu’un monument est un ensemble organique à qui il est nécessaire d’apporter un entretien et de légères réparations, mais qu’il faut laisser mourir quand son terme est arrivé. Il s’oppose radicalement à Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) qui a la volonté de retrouver un état initial forcément pur : “Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné” (*). Les restaurations sur le donjon de Polignac ou le château de Bouzols sont influencées par cette philosophie interventionniste », poursuit-elle.
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« Ces photographies permettent également de constater un paysage très jardiné, cultivé avec un grand souci de rentabilité par une population marquée par une forte croissance démographique. Les murs de pierre sèche abondent. Ils bordent des lopins de terre épierrés en suivant les mouvements de pentes accentuées ou permettent de former des terrasses, nécessaires à une exploitation agricole soucieuse d’optimiser la moindre parcelle », conclut la directrice du musée Crozatier.
(*) Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisoné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle.
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