La cérémonie des vœux de l’agglomération du Puy-en-Velay a eu lieu vendredi soir, à Beaulieu. L’occasion de faire un tour d’horizon des projets à venir sur le territoire. Pour Michel Joubert, ce fut aussi une opportunité d’exprimer son ras-le-bol des démarches administratives et autres normes qui freinent, selon l’élu, l’avancement des projets de l’Agglo.
Très décontracté, le président de la communauté d’agglomération du Puy-en-Velay n’a pas mâché ses mots vendredi soir, à l’occasion de la cérémonie des vœux organisée dans les locaux du tir sportif de Beaulieu. Après le discours de bienvenue du maire de la commune, Yves Colomb, Michel Joubert est parti en croisade contre toutes les lourdeurs administratives, les normes, les dossiers et autres entraves bureaucratiques dont souffrent les projets de l’Agglo, dans un discours dont il a le secret. Il est revenu sur les différentes compétences dévolues à sa collectivité et les projets liés à chacune.
De nombreux élus de l’Agglo, ainsi que plusieurs parlementaires, étaient réunis pour assister à la cérémonie des vœux de Michel Joubert dans les locaux du stand de tir de Beaulieu, vendredi soir.?Photo Lionel Ciochetto
Le président de la Région Aura, Laurent Wauquiez, est, quant à lui, longuement intervenu pour rappeler les engagements de la Région sur le territoire. Il n’a pas manqué de compléter les propos de Michel Joubert. Enfin, le préfet de la Haute-Loire a rappelé que « l’État reste à votre écoute tout en étant loyal au gouvernement ».
Économie : « Il nous faut trouver des terrains »
Au chapitre de l’économie, la grande compétence de l’Agglo, le président a rappelé que « beaucoup de terrains ont déjà été utilisés pour nos entreprises et nos industries ». Des terrains qui font aujourd’hui un peu défaut.
Il évoquait l’objectif de zéro artificialisation nette (Zan), censé permettre de réduire les friches industrielles dans le paysage français. « C’est une loi qui n’est pas très bien conçue. Nous n’avons pas ici de grandes friches. Il nous faut trouver des terrains pour que les industriels viennent sur nos territoires ». Concernant l’arrivée de nouvelles sociétés sur le bassin, il évoquait une entreprise « d’Occitanie. Ils sont venus chez nous à plusieurs reprises. J’espère que cela va aboutir… ». Il s’est félicité de l’installation à venir de la société PLF Industries à Saint-Germain-Laprade. Aujourd’hui basée à Villeurbanne, l’entreprise est spécialisée dans la création d’écrans géants et de panneaux d’affichage à led, mais la direction envisagerait « de relocaliser certaines activités sur Saint-Germain ».
Centre culturel de Vals : « J’espère que l’on va bientôt aboutir ! »
C’est un dossier important, et très attendu par la population depuis de nombreux mois, pour la communauté d’agglomération du Puy-en-velay : la rénovation complète du centre culturel de Vals-près-le-Puy, ouvert en 1990.
Les travaux avaient été présentés en début d’année dernière. Ils devaient durer deux ans et étaient estimés initialement à 15 millions d’euros. La question désormais : quand vont-ils commencer ?
« Le projet est lancé, mais il a subi de nombreuses modifications. Le président de Région voulait une image architecturale plus moderne. Cela nous a posé quelques problèmes. Mais à la différence des autres, il demande quelque chose et il le paye ! », a résumé, à sa façon, Michel Joubert pour présenter l’état d’avancement du dossier.
À son tour, Laurent Wauquiez est revenu sur cette question du centre culturel de Vals. « Oui, je souhaite que l’on fasse quelque chose de bien. Quand nos enfants sont au spectacle, Vals devient une salle importante. Mais on a aussi le droit à du confort. Ce n’est plus possible d’avoir trop chaud dans cette salle. On a le droit de ne plus avoir une passoire thermique, d’avoir de beaux équipements en Haute-Loire. Quand on fait les choses, j’aime autant qu’on le fasse bien, pour qu’elles durent dans le temps. On va donc faire les choses bien. Cela va représenter des montants importants. La Région les financera. J’en finance dans d’autres endroits de la Région, c’est donc normal qu’on le fasse chez nous. La Région sera le premier financeur, et de loin, du nouveau centre culturel de Vals », rappelait Laurent Wauquiez, avant de tendre une perche au représentant de l’État de la Haute-Loire. « Monsieur le préfet, si vous récupérez un peu de crédits supplémentaires, on ne sera pas contre ! ».
La piste d’athlétisme de Massot communautaire ?
Sur le plan sportif, Michel Joubert a évoqué différents points. Comme la piste d’athlétisme du stade Massot. Elle appartient aujourd’hui à la Ville du Puy-en-Velay. Mais le président de l’Agglo a évoqué un possible changement.
« C’est la seule piste d’athlétisme du département (il en existe d’autres à Yssingeaux, Brioude et Monistrol-sur-Loire, N.D.L.R.). Elle pourrait devenir communautaire. Il faudra en débattre », a expliqué Michel Joubert.
Au nord, la commune de Jullianges s’apprête à accueillir, à l’été 2025, le championnat du monde d’endurance équestre. « C’est un sport de pleine nature qui a trouvé sur le plateau, tout autour de Jullianges et de son hippodrome unique en Haute-Loire, un cadre idéal ! L’évènement va rayonner sur toutes les communes alentour pendant une semaine. Plus de 500 cavaliers, venus de tous les pays, participeront à cette épreuve et se retrouveront sur nos chemins. C’est un peu l’équivalent du Grand Trail du Saint-Jacques, mais pour le sport équestre », résumait-il. L’hippodrome de Lachamps Gilbert-Best est déjà le théâtre d’une grande compétition internationale d’endurance équestre depuis plusieurs années.
« Entre Lavoûte et le Puy, on ne sait pas où passer… »
Michel Joubert a rappelé les travaux réalisés l’an passé sur le tronçon de la Via fluvia sur l’ancienne voie ferrée de la Galoche, entre Beaulieu et Lavoûte-sur-Loire.
Une nouvelle tranche de travaux est prévue, depuis la sortie du pont de type Warren fraîchement rénové (photo), et jusqu’à la gare de Lavoûte. 
Mais c’est surtout le tronçon entre la gare et le bassin du Puy qui pose problème. « Nous allons travailler sur l’avenir et réfléchir comment contourner l’obstacle que représente le tracé entre Lavoûte et le Puy. On ne sait pas trop où passer… On pourrait faire un encorbellement le long de la route, mais financièrement, nous aurons encore besoin de la Région ! », a ironisé Michel Joubert.
Rappelant le projet de voie verte depuis Brives-Charensac jusqu’au Gerbier de Jonc, Laurent Wauquiez n’a pas manqué d’y faire allusion, évoquant les interconnexions possibles avec les autres voies vertes comme la Via fluvia. « Il faudra réfléchir à cet encorbellement pour voir si on peut passer dans les gorges de la Loire », a-t-il indiqué.
« Un pacte » de la Région de 50 millions d’euros pour l’Agglo
Dans son allocution après celle de Michel Joubert, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a détaillé plusieurs points. À commencer par un plan de soutien financier à la Haute-Loire.
« Nous allons faire, en ce début d’année, un pacte pour la Haute-Loire qui, pour notre agglomération, va se traduire par 50 millions d’euros de la Région. Cette somme viendra soutenir, pour 150 millions d’euros de projets sur notre territoire, représentant plus de 125 projets. C’est beaucoup d’argent. La santé est notre première préoccupation ».
Laurent Wauquiez est notamment revenu sur le Gip récemment créé. Le Groupement d’intérêt public (Gip) « Ma Région, Ma Santé » de la Région Aura est un nouveau dispositif destiné à favoriser l’installation de médecins dans des zones impactées par la désertification médicale. « Nous le portons ensemble avec le Département. L’idée est d’avoir des médecins salariés qui viennent s’installer là où on en a le moins. On va commencer par le sud de la Haute-Loire, qui était en grande attente et petit à petit, on va essayer de l’installer sur d’autres territoires qui en ont également besoin », a insisté Laurent Wauquiez. Il a annoncé que la Région soutiendrait les maisons médicales « comme les projets d’Arsac-en-Velay et de Bains », des projets « à taille humaine et proches de chez nous ».
Enfin, il a souhaité évoquer la rénovation du pôle de chirurgie de l’hôpital Emile-Roux au Puy. « Si on ne le rénove pas, on va le perdre. On doit défendre notre hôpital parce que nous en avons besoin. Même si ce n’est pas sa compétence, la Région va mettre 4 millions d’euros pour accompagner la rénovation du pôle de chirurgie qui va s’enclencher ».
Lionel Ciochetto
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