Une quarantaine de personnes étaient rassemblées devant le palais de justice du Puy-en-Velay (Haute-Loire) ce mardi 14 janvier. Elles venaient soutenir cinq membres de la Lutte des Sucs. Ces militants étaient jugés pour « opposition à l’exécution de travaux publics ». Le 13 novembre 2023, ils empêchent une pelleteuse d’accéder au chantier de construction de la déviation de la RN88 entre Saint-Hostien et Le Pertuis.
A la barre, quatre des cinq prévenus reconnaissent les faits qui leur sont reprochés, parmi eux Julien. « On n’a jamais fait d’entrave aux travaux directement, on a empêché certaines machines d’accéder au chantier quand elles n’étaient pas dans les règles ». Les opposants à cette route estiment que cette pelleteuse ne respectaient pas le cadre fixé par l’arrêté préfectoral. « En l’empêchant d’avancer, vous savez bien que vous bloquiez le chantier ! », s’emporte la présidente du tribunal. « La pelleteuse n’allait pas vous rouler dessus ! »
Le jour des faits, certains militants sont autour du tas de branches et de fils barbelés qui bloque le chemin mais d’autres sont enchaînés dessous. Les gendarmes procèderont à sept interpellations. « Faire barrage avec mon corps était mon dernier recours », lâche un prévenu. Ces militants dénoncent un « écocide », « une atteinte irréversible à la biodiversité ». C’est pour cela que Fayçal Kalaf, avocat au barreau de Paris qui défend les prévenus, plaide pour la nécessité d’état. « Ca signifie qu’une personne qui commet une infraction n’est pas pénalement responsable si elle commet cette infraction face à un danger actuel ou imminent. Et si ce danger menace elle-même, autrui ou un bien. » Dans le cas de cette affaire, le danger est l’atteinte à la biodiversité selon les prévenus. « S’opposer à l’évolution d’une pelleteuse, c’est absolument dérisoire face aux danger », ajoute l’avocat de la défense.
« Un projet exemplaire »
De l’autre côté du tribunal, l’avocate de la Région n’est pas convaincue. Elle assure que la collectivité à l’origine de cette déviation fait tout pour que ce « projet soit exemplaire en respectant les normes environnementales ». L’avocate demande 500 euros d’amende par prévenu mais aussi 6.620 euros de dédommagements pour préjudice matériel, moral et perte d’image pour la Région. Dans sa plaidoirie, elle dénonce un mauvais traitement médiatique de l’affaire mais la Région ne l’autorise pas à répondre à la presse.
De son côté, le ministère public requiert 350 euros d’amende par personne mais aussi qu’il ne soit rien inscrit au casier judiciaire de trois prévenus qui sont animateurs auprès d’enfant. C’est pour leur éviter d’avoir des difficultés à trouver du travail.
Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 28 janvier 2025. Sur les cinq prévenus, un seul a déjà été condamné pour des faits sans lien avec cette affaire.
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