Le pire serait-il enfin derrière elle ? La filière de la lentille verte du Puy se garde bien de crier victoire, mais constate un revirement. Le ton n’est plus au catastrophisme mais « à l’optimisme ». Et pour cause : le bilan dressé lors de la dernière assemblée générale de l’organisme de défense et de gestion (ODG) est « meilleur » qu’à l’accoutumée. Décevant des années durant, il redevient source de petites satisfactions…
La première : la stabilisation du nombre de producteurs de lentilles.
« Ce n’était pas arrivé depuis longtemps »
Des producteurs de lentilles vertes, la Haute-Loire en comptait encore 708 en 2017. Ils étaient 533 l’an passé (une centaine d’entre eux ont assisté à l’assemblée générale à Costaros), contre 534 en 2023.
Éleveurs de vaches laitières pour la plupart, ils cultivent l’or vert sur leurs terres pour diversifier leur activité et leurs rentes. En 2024, la lentille couvrait ainsi 2.601 hectares de terrain. Plus qu’en 2023 (2.558 ha), mais toujours loin, très loin, des 3.830 hectares cultivés quelques années auparavant (- 32 % par rapport à 2017).
Le volume de lentilles récoltées, lui, a fait un bond de « + 38 % entre 2023 et 2024, passant de 1.240 à 1.710 tonnes », récapitule la présidente de l’organisme de défense et de gestion, pour qui la hausse du rendement à l’hectare (660 kg en 2024, soit + 36 % par rapport à 2023) est l’autre « bonne nouvelle » de l’année écoulée. Une telle tendance n’avait plus été observée depuis des années. « On était en baisse permanente depuis 2019 », rappelle Huguette Trescarte, ravie de voir s’inverser la vapeur.
Conjuguée à la hausse du prix (+ 40 %) rémunéré aux producteurs depuis deux ans, l’embellie sur le volet du rendement doit inciter les éleveurs laitiers à semer davantage, sachant que la production de lentilles « devient intéressante dès les 440 kg à l’hectare ». D’autres facteurs pourraient aussi les encourager à cultiver la légumineuse cette année. Parmi eux, « les prix des céréales, toujours bas », note la présidente de l’ODG, mais aussi « un report important de fourrage », laissant ainsi – littéralement – le champ libre à la lentille. « On peut présager qu’ils sèmeront beaucoup ; a minima autant qu’en 2024 », espère la dirigeante de la société Trescarte basée à Loudes.
À plus long terme, la pépite AOP (appellation d’origine protégée) du Velay pourrait aussi faire ses choux gras des évolutions sociétales, notamment de l’abandon progressif, par certains jeunes agriculteurs, de la production laitière. « Ils ne veulent plus vivre comme avant, se lever aux aurores pour nourrir les bêtes et traire, rapporte Huguette Trescarte. Le phénomène sera d’autant plus important dans les cinq prochaines années ». Années au cours desquelles « beaucoup d’exploitants vont partir à la retraite. On s’attend donc à des changements profonds. Charge à nous d’accompagner les agriculteurs nouvelle génération, de les orienter vers la culture de lentilles et autres productions. Ce qui est certain, c’est que demain, il y aura plus de céréales et il faudra de nouvelles structures pour les collecter, les stocker. On en manque », indique la présidente de l’ODG 43, pour qui « un virage va s’amorcer ». L’occasion pour la lentille de prendre un nouveau tournant.
La fonction de cc-portes-auvergne.fr étant de collecter sur le web des articles sur le sujet de Les portes de l’Auvergne puis les diffuser en répondant au mieux aux interrogations des personnes. L’équipe cc-portes-auvergne.fr vous soumet cet article qui parle du sujet « Les portes de l’Auvergne ». Cette chronique a été reproduite du mieux possible. Vous avez la possibilité d’écrire en utilisant les coordonnées fournies sur le site pour apporter des explications sur cet article qui traite du thème « Les portes de l’Auvergne ». En consultant régulièrement nos contenus de blog vous serez informé des futures parutions.