La longue carrière de Joachim Ichane s’est véritablement lancée du côté de Laval à la fin des années 2000. Le défenseur pensait débarquer au Puy pour quelques mois, seulement, en 2014. Finalement, il est resté six ans et a même décidé de revenir dans la région pour devenir l’actuel capitaine du FC Espaly.
Ses premiers pas dans le monde professionnel, Joachim Ichane les doit principalement à un entraîneur. Philippe Hinschberger est celui qui lui a proposé son premier contrat professionnel à Niort, dans son club formateur. Le technicien a ensuite renouvelé sa confiance à ce jeune joueur, en lui proposant de le suivre à Laval en 2007.
« Les plus belles saisons » à Laval
« C’est lui qui a cru en moi, qui a décidé de me faire confiance et qui m’a lancé dans le grand bain », se remémore le défenseur, avec beaucoup de reconnaissance. Au Stade lavallois, il s’imposait dans un effectif de National destiné à jouer le haut du tableau. « Mes deux premières saisons là-bas sont les plus belles de ma carrière. Parce que c’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à m’affirmer en tant que professionnel avec plus de 60 matchs disputés en deux saisons. Jouer dans un stade avec 5.000 ou 6.000 spectateurs à chaque fois et monter en Ligue 2 à la fin de la saison, c’était le Graal », rembobine Joachim Ichane. Mais son aventure sous le maillot des Tango a pris une mauvaise tournure à la fin de cette saison puisqu’il était victime d’une rupture des ligaments croisés au genou. Indisponible d’août à février en 2009-2010, il devait s’exporter pour disputer ses premières minutes en Ligue 2.
Le Niortais d’origine s’engageait alors avec le Stade de Reims, entraîné à l’époque par Hubert Fournier. « Plusieurs clubs s’intéressaient à moi, mais j’ai signé là-bas parce que c’était un club mythique avec un projet ambitieux de revenir sur le devant de la scène. » Une décision qui lui a souri la première année avec une vingtaine de rencontres disputées en Ligue 2 et un joli parcours en Coupe de France. « Nous avions atteint les quarts de finale en éliminant notamment Rennes et une équipe de Montpellier qui comptait dans ses rangs Olivier Giroud. » Là encore, une blessure ne lui permettait pas d’enchaîner et il vivait une deuxième saison quasi-blanche.
« Humainement, c’étaient mes meilleures années au Puy »
Joachim Ichane décidait de redescendre d’un étage pour se relancer. D’abord du côté de Cherbourg, puis de Fréjus. « Peut-être que je me suis précipité, mais ça m’a au moins permis de refaire une saison pleine en National », mesure-t-il avec le recul. Une lourde suspension, après un tacle non maîtrisé, lui mettait des bâtons dans les roues à la fin de son passage à Fréjus. « Les clubs étaient réticents en sachant que j’allais être indisponible pendant le début de saison. J’ai pensé partir à l’étranger, mais je me suis retrouvé au chômage jusqu’à fin septembre. »
Tout basculait après un coup de fil de Roland Vieira, jeune entraîneur du Puy Foot. « Le club n’était pas encore ce qu’il est devenu. C’était encore du niveau de National 3 avant que l’on monte. Mais j’ai senti un bon feeling pour me relancer. Je ne pensais rester que quelques mois. » Finalement l’aventure aura duré six ans, avec comme point d’orgue une montée en National, en 2019. « Il a fait partie des débuts de l’histoire. C’est quelqu’un avec beaucoup de classe qui a apporté sa vision professionnelle à son arrivée », se souvient Roland Vieira. Malgré les opportunités de départ chaque saison, Joachim Ichane est resté en Haute-Loire jusqu’en 2020. « Je me suis épanoui dans ma vie ponote. Humainement, c’était mes meilleures années. » Ce qui expliquait son retour dans le département, dès l’année suivante, après une pige à Angoulême.
Capitaine exemplaire à Espaly
Le défenseur fait désormais les beaux jours d’Espaly. Il a notamment participé à la montée des Rouge et Noir en National 3. Capitaine de l’équipe, il contribue au bon début de saison du promu en cinquième division. Il reste performant et motivé après 20 ans de carrière en senior. « Je me suis vite plu dans ce rôle d’ancien pro qui doit apporter son expérience à un groupe jeune. »
À 37 ans, la retraite n’est toujours pas à l’ordre du jour pour Joachim Ichane. « J’essaie de m’entretenir, je fais attention à mon hygiène de vie. Je ne me fixe pas de limite physiquement tant que la passion est là. »
Lucas Jacquet
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