« Le poète n’a rien à dire. Alors, il prend des mots. Alors, il les assemble. Alors ce sont ses mots. Et ses mots ébranlent le monde ». Charles Simond, le poète à la longue barbe fluviale a choisi de prendre la plume pour partager son amour de la nature. Toute sa vie, il fut dans le partage, déjà à l’époque où il exerçait « le plus beau métier du monde », celui d’instituteur. Alors, lorsqu’il quitte sa maison de garrigue en Ardèche du sud, et décide de rompre le silence, c’est encore pour partager avec les lecteurs quelques tranches de vie.
Apprivoiser les mots pour apprivoiser la mort
Le poète, natif du Puy, est désormais un fidèle du salon Amiplume qui s’est tenu ce week-end. Un parmi les 45 auteurs présents à ce désormais rendez-vous annuel.
À 77 ans, il estime qu’il convient de s’essayer à un autre exercice, celui du journal, en parfait « Arpenteur littéraire de la mort apprivoisée ». Le sage explique : «À 77 ans, la mort est une compagne. Je me suis dit, j’ai deux solutions, soit tu as peur et la vie est complètement pourrie, soit tu apprivoises la mort. Je lui demande simplement de bien mourir, pour le reste, elle peut venir quand elle veut, ça ne me dérange pas. » Dans ce journal, Charles Simond partage encore une fois, ses lectures, ses rencontres, les musiques et la peinture qu’il aime. L’auteur n’écrit pas ni pour la gloire ni pour l’argent, « juste pour le plaisir d’écrire ». Un besoin qu’il a ressenti très tôt, lui qui dès la primaire couchait déjà des poèmes sur ses cahiers d’écolier. Dans sa famille, il n’y avait pas de livres, uniquement une anthologie des poètes du XIXe siècle. Voilà comment sans doute lui a été inoculé le virus de la poésie.
Joachim Turin exerce son talent dans un tout autre registre, le polar. Il est venu spécialement de Suisse pour présenter une trilogie policière, Tête de mort, Fortes têtes et désormais Mâle de tête qui nous ramène au local. L’histoire débute au Puy-en-Velay. L’auteur y raconte son propre pèlerinage jusqu’à Conques. Toutes les étapes du roman sont bien réelles. À partir de celles-ci, il a brodé une intrigue policière pleine d’humour.Joachim Turin, l’auteur suisse de romans policiers et sa trilogie.
Pour Joachim Turin, un livre est un don de soi. Au sens figuré comme au sens propre. Sur la première de couverture de l’un de ses romans, il apparaît maquillé. Une jeune maquilleuse de sa connaissance a réalisé cette « œuvre ». Trois heures de maquillage ont été nécessaires pour parvenir au résultat.
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Comment passer à l’acte d’écrire ?
Mais qu’est-ce qui pousse une femme ou un homme à franchir le pas, à passer à l’acte d’écrire ? Jean-Williams Semeraro. L’ancien inspecteur d’académie confie : « Dans mes fonctions, je lisais et j’écrivais toute la journée. En rentrant le soir, je n’avais pas le courage de me prêter au même exercice. À la retraite, ça m’a manqué ». Depuis, l’auteur enchaîne les ouvrages : les essais politiques laissent la place parfois à des sujets davantage « grand public », par exemple sur la musique. Ou en apparence plus légers, à l’instar de ses dernières chroniques alpines « Par monts et par maux ». Derrière la beauté des paysages se cache la dure réalité de la mort des montagnes.
Ses joies, ses colères, ses craintes, Jean-Williams Semeraro a besoin lui aussi de les partager. Quand décidera-t-il d’écrire sur l’enseignement ? Tout vient à point qui sait attendre. Le conseiller municipal d’opposition à la mairie du Puy prépare un livre. À paraître au moment des prochaines élections municipales. Il reviendra sur sa carrière, ses rencontres, sur l’Éducation nationale. Faut-il imaginer une sorte de profession de foi ?Histoire locale, poésie, romans, photographie, la troisième édition du salon Amiplume a joué la diversité.
Consacrer du temps à l’écriture sous-entend d’être libéré de toute contrainte professionnelle. Tel est le cas pour Maryse Mezard qui s’attache depuis 2019 dans ses romans à traiter de sujet sociaux et sociétaux : autisme, homosexualité, liberté de la femme. Dans Antoinette Bonnet son cinquième roman, il est question de sorcellerie et du sort que l’on réservait aux femmes un peu trop en avance sur leur temps.
Maryse Mezard a plein d’ambition pour Amiplume, association qu’elle préside, qui compte près d’une quarantaine d’adhérents en Haute-Loire et dans les départements limitrophes. L’association s’ouvre aux arts désormais : peinture, sculpture, théâtre… Justement, Le 5 août 2024 à Lavoûte-Chilhac une rencontre est prévue autour de la littérature, du théâtre et de la musique classique.
Philippe Suc
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