Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, le nom de Laurent Wauquiez est sur toutes les lèvres. Le 10 juillet, à peine élu en Haute-Loire, le député a été adoubé pour présider le nouveau groupe Droite républicaine. C’est lui, encore, qui a œuvré en coulisses pour fournir à la majorité présidentielle les voix manquantes pour réélire Yaël Braun-Pivet au perchoir, le 18 juillet, en échange de postes clés pour son groupe. Et c’est toujours lui qui a présenté, le 22 juillet, un pacte législatif autour de 13 propositions de loi, sur lesquelles Les Républicains seraient prêts à marcher avec la majorité présidentielle… Comment est-il passé de l’isolement médiatique des dernières années à cette figure aujourd’hui omniprésente ?
Un homme pressé
Longtemps, Laurent Wauquiez a été un homme pressé. En témoigne sa batterie de diplômes décrochés au pas de course : Normale-Sup, Sciences Po, DEA de droit public, major de l’agrégation d’histoire et de l’École nationale d’administration… Sans reprendre son souffle, il est devenu le plus jeune député du Palais-Bourbon, à 29 ans. Une fonction qu’il a occupée de 2004 à 2007, puis de 2012 à 2017. Sous Nicolas Sarkozy, qui le jugeait « très prometteur », il a notamment été ministre des affaires européennes et de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Voilà pour les grandes lignes de son impressionnant curriculum vitae. En parallèle, Laurent Wauquiez a aussi placé ses pions au niveau local : maire du Puy-en-Velay de 2008 à 2016, il présidait la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2016. Et tant pis s’il a passé plus de temps dans l’appartement parisien familial, dont les fenêtres donnaient sur Matignon, qu’au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) où il séjournait, enfant, l’été. L’image compte, et il le sait. Dans son fief, toujours muni de sa parka rouge, il enchaîne les selfies et tutoie tout le monde. Son « côté chiraquien », comme il le revendique lui-même.
Un double visage
À Paris, l’ambiance est loin d’être la même. C’est peu dire que l’homme est clivant. Certains l’encensent, comme Yannick Neuder, député LR d’Isère : « Laurent Wauquiez sait tenir ses engagements et rester loyal. Il apporte de l’expérience, une méthode et a une grande capacité de travail. Il veut sincèrement améliorer l’état du pays et le quotidien des Français. » D’autres n’hésitent pas à dénoncer ses méthodes brutales et son autoritarisme. « C’est un tueur entouré d’une troupe de mercenaires, lâche l’un de ses anciens opposants politiques. Il est célèbre pour ses colères et ses SMS vachards. Je lui accorde une intelligence redoutable, mais il est fondamentalement insincère. »
Un double visage qui n’est pas sans lien avec ses revirements idéologiques. « Pour lui, seule la fin justifie les moyens, poursuit le même opposant. Il fait de la politique étape par étape, sans se retourner. lI est parti d’un échiquier chrétien-démocrate, pour finir vers une droite très dure, centrée sur le régalien et l’identitaire. » Son expression « cancer de l’assistanat », employée en 2011, lui colle ainsi à la peau. Il est aussi taclé pour avoir repris certaines formules anti-immigration du FN et s’en être dangereusement rapproché.
Une diète médiatique
Depuis 2019, Laurent Wauquiez était aussi critiqué pour ses « refus d’obstacles ». Après la cuisante défaite des Républicains aux élections européennes, il a en effet démissionné de la tête de LR, et s’est isolé médiatiquement. Était-ce une manière de laisser d’autres que lui s’abîmer sur le devant de la scène, comme l’a fait son ex-ami Éric Ciotti ? En attendant son heure, lui a appris la patience.
Mais la soudaine dissolution l’a obligé à dévoiler plus tôt que prévu son ambition pour la présidentielle de 2027. « Il a été poussé à sortir de sa planque après cinq ans de purgatoire, analyse Bruno Cautrès, enseignant à Sciences Po et chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po. Il était temps, car certains commençaient à lui faire concurrence au sein du groupe, comme Xavier Bertrand. Son retour à l’Assemblée marque une étape importante pour prouver qu’il est l’homme fort pour 2027. » Encore faut-il qu’il parvienne à se montrer plus rassembleur que clivant.
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Treize propositions de loi autour d’un « pacte législatif »
Un « pacte législatif d’urgence nationale » a été présenté, le 22 juillet, par Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, et Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat. Leur priorité : valoriser la France qui travaille plutôt que l’assistanat. Il s’articule autour de trois axes principaux :
• Restaurer l’autorité avec une tolérance zéro face à l’insécurité et l’arrêt de l’immigration incontrôlée.
• Favoriser la production industrielle et agricole dans les régions françaises plutôt que les importations polluantes.
• Renforcer les services publics de proximité, lutter contre la bureaucratie et promouvoir les libertés locales.
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