Avec l’École de la 2e chance, les jeunes Ponots isolés ou loin de l’emploi et de la formation peuvent s’ouvrir les portes d’un avenir meilleur.
Sur les hauteurs du Puy-en-Velay, le bâtiment détonne. Avec ses airs de manoir, la demeure abrite l’École de la 2e chance depuis 2006. L’E2C a pour mission de former les publics les plus éloignés de l’emploi et de les accompagner vers une insertion sociale et professionnelle saine et durable.
Une « école » qui n’en a que le nom
La structure est financée par l’État et les collectivités (Région et communauté d’agglomération). Caroline Barre, conseillère régionale, était en visite vendredi. « La Région nous accompagne financièrement et techniquement et nous permet d’investir pour donner le meilleur à nos jeunes », explique la directrice Valérie Alibert.
L’E2C accueille mineurs et jeunes majeurs, en quête de renouveau. Qu’ils soient sans qualification ou lâchés par le système : « Nous les accueillons tels qu’ils sont, ce sont des jeunes en devenir. Notre rôle est de leur révéler qui ils sont et de leur redonner confiance », poursuit la directrice du site ponot. Portée par le Greta Auvergne, l’E2C Sud Auvergne est une école multisites et accueille également des jeunes Cantaliens à Aurillac.
Au Puy, près de 70 jeunes peuvent être encadrés par l’équipe de formateurs et d’intervenants. Mais, l’E2C n’a d’« école » que le nom. Les jeunes bénéficient d’une approche pédagogique unique et sont rémunérés. Un contrat de 35 heures semaine les engage et ils ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent.
Remise à niveau scolaire, cours sur la citoyenneté, informatique, découverte d’entreprises, stages, ateliers manuels… « Le parcours est adapté selon les besoins de chacun. C’est une formation à la carte préétablie en amont lors de l’entretien d’entrée », indique Pascale Prévost, responsable pédagogique.
Mais ce qui fait la force de la structure, c’est sa relation de bientôt vingt ans avec les entreprises du bassin ponot. « Les entreprises nous connaissent et beaucoup de nos jeunes sont en contrat d’apprentissage lorsqu’ils sont chez nous », ajoute François Jaugeon, formateur référent, chargé de relations entreprises.
Bénéfique pour ces jeunes et le territoire
À l’École de la 2e chance, la moitié du parcours des jeunes se fait en entreprise. Un parti pris pour préparer les jeunes à la suite après leur départ. « La rigueur en entreprise est différente de celle du monde scolaire. Ici, nous sommes comme en entreprise. C’est un sas avant d’entrer définitivement dans le monde du travail », continue le formateur présent depuis l’ouverture de la structure en 2006. Une rigueur qui se poursuit post-formation. En effet, les jeunes sont suivis de près pour éviter les ruptures et d’éventuels manques de compétences. « Cela peut aller de 1 à 9 mois, et même parfois un an », précise Pascale Prévost.
Arrivée fin décembre, Soibnat prendra bientôt son envol. La Franco-Comorienne de 20 ans, arrivée en métropole il y a sept mois, fera sa première année de médecine en septembre à Clermont-Ferrand. C’est la Mission locale qui lui a trouvé une place à l’École de la 2e chance. « On m’a accompagnée pour m’inscrire à Parcours sup, écrire des lettres de motivation et mon CV. J’ai aussi pu faire des stages en clinique et en pharmacie pour confirmer mon projet d’études. J’aimerais devenir sage-femme », explique-t-elle.
« Nous permettons aux jeunes de valider des compétences et de trouver les solutions d’insertion ou de formation les plus adaptées possibles. C’est une sorte de tremplin pour les remettre dans le bon chemin et faire en sorte que le territoire en bénéficie ensuite », termine la responsable pédagogique.
Nathan Marliac
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