C’est une expression un peu tombée en désuétude, presque oubliée même. Jusque dans les années 1960-1970, elle était pourtant courante et bien connue des habitants du Puy qui allaient « faire le Breuil ». De part et d’autre de l’artère principale de la ville, au droit de la place du Breuil, les piétons arpentaient les larges trottoirs pour se donner rendez-vous ou même, parfois, avec l’espoir d’y faire des rencontres.
« Mes parents se sont rencontrés comme ça : en allant faire le Breuil ! »
« Mes parents se sont rencontrés comme ça, en 1941 ou 1942. Mon père était gendarme mobile et il avait été affecté au Puy-en-Velay en 1940. Un jour, maman me l’a raconté : comment ils s’étaient rencontrés. Elle faisait le Breuil ! », se souvient Claudine Durand, alias « La Baronne » pour beaucoup de Ponots, elle qui a été un des piliers de l’animation nocturne. « Faire le Breuil, cela consistait à monter le long du boulevard, du côté de la place. Arrivé en haut, on faisait demi-tour et on descendait jusqu’au théâtre et on recommençait… On faisait ça pendant une heure, deux heures… Le Breuil, c’était le lieu de rendez-vous », rappelle Claudine, même si dans les années 1960, l’expression a commencé à se perdre.
« Quand j’avais 15 ans, et que quelqu’un disait à mes parents : “ta fille fait le Breuil”, c’était mal vu à mon époque… Nous, on y allait surtout pour se donner rendez-vous ».
Alors Claudine et ses amies montaient et descendaient le long du Breuil. « On n’avait même pas le droit d’aller dans les bars à l’époque, la majorité était à 21 ans… Alors on se retrouvait comme ça en allant faire le Breuil. Ça faisait du monde ! C’était surtout les jeunes qui allaient faire le Breuil. Les garçons savaient bien que les filles s’y retrouvaient alors ils venaient eux aussi, ça a participé à créer des contacts ».
En face, du côté des immeubles, tous les commerces attiraient du monde. « Il y avait le Ciné-France et un photomaton dans le passage où se trouve aujourd’hui Pagès et qui mène à la Distillerie. » Il faut bien admettre qu’aujourd’hui, « ça ne se dit plus faire le Breuil… » Les deux côtés du boulevard sont toujours fréquentés. Un passage souterrain permet aux piétons de traverser en sécurité depuis 1982. Ceux qui veulent marcher vite le font du côté de la Gloriette. Ceux qui veulent faire les boutiques, boire un verre ou manger en terrasse, vont en face.
« L’expression s’est perdue mais je l’ai entendue »
« C’était ça l’histoire de faire le Breuil : on montait d’un côté et on redescendait de l’autre. C’est une expression qui s’est perdue. Mais je l’ai beaucoup entendue dans la bouche des anciens qui venaient au Palais à l’époque », raconte Jean-François Exbrayat, qui a tenu le Palais pendant six ans, établissement dont les terrasses sur le Breuil sont souvent bondées. « Le Breuil historiquement, c’était plein de cafés tout le long. Ce n’est pas le Breuil d’aujourd’hui. L’expression peut faire sourire en 2025, mais elle avait tout son sens à l’époque. C’était vraiment la balade du week-end. Les gens se croisaient, il y avait de l’activité, des terrasses… Quand on regarde les cartes postales d’autrefois, on voit beaucoup de monde ! » Effectivement, toutes les cartes postales éditées dans la première moitié du XXe siècle montrent un boulevard du Breuil souvent bondé de piétons, et des deux côtés. Les longs auvents en toile dépliés tout le long, matérialisent aussi l’intense activité commerciale le long du Breuil.
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