Depuis 2021, l’association Abbé de l’Épée, installée sur les hauteurs du Puy-en-Velay, propose un service spécifique dédié aux personnes cérébrolésées. Dans les locaux de la rue Antoine-de-Saint-Nectaire, au sein de l’établissement d’accueil médicalisé (EAM) Le Compostelle, ce service, baptisé Synapse, et qui était auparavant géré par l’Asea 43 (Association pour la sauvegarde de l’enfant à l’adulte), assure la prise en charge des personnes victimes de lésions cérébrales.
Travailler sur les séquelles cognitives
Unique en son genre, Synapse accueille des adultes dont le cerveau a manqué d’oxygène pendant un certain temps (quelques minutes), entraînant des lésions cérébrales parfois graves et irréversibles. On peut devenir cérébrolésé suite à un AVC (accident vasculaire cérébral), c’est le cas le plus fréquent – c’est aussi la troisième cause de décès en France – ou après un accident de la route entraînant un traumatisme crânien, ou toute autre forme d’anoxie cérébrale (un manque d’oxygène dans le cerveau).
« Beaucoup de personnes menaient une vie tout à fait normale avant. Et ce n’est pas évident pour elles d’aller ensuite vers ce genre de structure »
Le service Synapse a une capacité de 12 places en accueil de jour et neuf pour les personnes hébergées. « Il est méconnu alors que pour les personnes cérébrolésées ou leur famille, il est une solution vers un retour à une vie “normale” », insiste la responsable. L’objectif est d’accompagner au mieux ces personnes sur le chemin de la réadaptation, dans un cadre de vie adapté. « Elles ont besoin d’un accompagnement spécifique pour retrouver un équilibre de vie. Suite à ces traumatismes, des difficultés apparaissent sur le plan moteur, cognitif et social. La particularité du handicap invisible rend souvent complexe et méconnue notre mission. L’objectif du service Synapse est de favoriser l’autonomie, le bien-être et l’inclusion sociale grâce à un accompagnement thérapeutique et éducatif. »
Favoriser l’autonomie et réintégrer son domicile
Synapse aide les personnes avec des séquelles à redevenir autonomes ou à rentrer chez elles. « Nous essayons de travailler pour qu’elles puissent réintégrer leur domicile. Mais il faut parfois adapter le logement car certaines personnes peuvent avoir des séquelles qui les en empêchent. D’autres, parfois, ne peuvent pas retourner chez elles et devront s’orienter en Esat, une structure qui permet à des personnes en situation de handicap de travailler », explique Justine Habouzit.
Un simulateur de conduite précieux pour renouer avec ses réflexes
La mobilité est une donnée importante dans un département rural et de moyenne montagne comme la Haute-Loire. Or, le retour à l’autonomie est bien souvent une motivation très forte pour beaucoup de personnes cérébrolésées. Un processus qui passe parfois par le retour derrière le volant d’une voiture.
« Nous avons des personnes qui ont été victimes d’un AVC et pour lesquelles leur permis de conduire a été invalidé », rappelle Justine Habouzit.
Effectivement, c’est la procédure normale après un accident vasculaire cérébral ayant entraîné de lourdes séquelles. Pour retrouver leur permis, une visite devant un médecin de la préfecture est nécessaire, afin de s’assurer que la personne est bien en capacité de conduire à nouveau. Pour les accompagner au mieux, le service Synapse est doté d’un simulateur de conduite.
La nécessité de reprendre confiance en soi
Avec un poste de pilotage composé d’un siège, d’un volant, d’un levier de vitesse et de plusieurs écrans pour matérialiser la chaussée, le simulateur permet de se sentir comme dans une voiture. « Cela leur permet de reprendre confiance. Pour d’autres, cela s’inscrit dans un projet plus long, avant de passer par une auto-école et pouvoir reprendre des leçons sur un vrai véhicule. C’est vraiment du cas par cas que nous proposons », poursuit la responsable du pôle adulte de l’EAM Le Compostelle. Des séances de code de la route sont également proposées.
Contact. Les personnes cérébrolésées ou leurs proches qui souhaiteraient obtenir plus de renseignements sur le service Synapse ou même visiter la structure, peuvent aller sur le site internet de l’association (www.abbedelepee.fr) où une page spécifique lui est dédiée. Tél. 04.71.04.55.70.
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