Les applaudissements, les accolades et les sourires de façade peinaient à cacher la déception. Au dernier étage de la Brasserie du digital, au cœur du Puy-en-Velay, la fin d’après-midi ensoleillée a viré, dimanche, à la douche froide pour les fidèles de Laurent Wauquiez… « On ne s’attendait pas à un tel écart, c’est franchement dommage », reconnaît sans détour Marc, un encarté des dernières semaines.
Un coup rude malgré une campagne de terrain
La nouvelle est tombée sur les smartphones, peu après 18 h 30, jetant un froid parmi la foule de militants qui attendait le candidat Wauquiez. Bruno Retailleau a recueilli 74,3 % des voix, un large succès pour le ministre de l’Intérieur.
Un peu plus de 80 % des quelque 121.000 adhérents inscrits ont participé au scrutin, selon la Haute Autorité en charge de son organisation. En Haute-Loire, la participation atteint même les 85 % parmi les plus de 2.000 adhérents LR, un chiffre multiplié par dix sur ces dernières semaines.
Pour Laurent Wauquiez, le coup est rude après une campagne de terrain, « à la Chirac », avec 120 déplacements dans toute la France, à serrer les mains et tenter de convaincre lors de chaque rencontre. « Retailleau a bénéficié de son image de ministre de l’Intérieur et a pu porter davantage ses idées », déplore une militante du Puy-en-Velay.
« Il faut faire en sorte que nous soyons unis pour gagner »
Quelques minutes plus tard, le président de la droite républicaine à l’Assemblée nationale a reconnu sa défaite.
« Il faut faire en sorte que nous soyons unis pour gagner, parce que divisés, nous sommes sûrs de perdre. Ma conviction reste la même, il faut rassembler toute la droite et il faut porter un projet de rupture. Et nous ne pourrons pas le faire si nous sommes dilués dans le macronisme ». Et l’ancien maire du Puy-en-Velay d’ajouter : « Les Français attendent de nous que nous portions un projet de changement permettant de tourner la page du « En même temps », un vrai projet d’alternance. »
Ça se complique pour 2027
« C’est un résultat dur qui démontre que les adhérents ont choisi et nettement choisi, déclarait le sénateur de Haute-Loire Laurent Duplomb. Laurent Wauquiez n’a rien à se reprocher après une belle campagne. Il est parti en tant qu’outsider et il l’est resté. Il n’a jamais cédé, fidèle à ses idées et convictions. »
Reste maintenant la question de l’avenir et l’horizon 2027. Après cette défaite, la candidature de Laurent Wauquiez pour la présidentielle semble s’être éloignée au profit de Bruno Retailleau. « En deux ans, il peut s’en passer des choses », tente de se rassurer un proche. Avant de confesser à voix basse : « Mais franchement en l’état, ce sera compliqué… »
Christophe DARNE
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