Cette liaison aérienne est loin de faire l’unanimité. La ligne entre Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) et Paris-Orly, opérée par Twin Jet, est au cœur d’un débat sur l’usage de l’argent public. À peine cinq passagers par vol en moyenne, selon Mediacités, et pourtant : une subvention régionale portée à un million d’euros par an en 2025, contre 300 000 euros auparavant.
Une augmentation révélée par une enquête de nos confrères, qui interroge sur la pertinence d’un tel financement public. Sollicitée par actu Lyon, la Région Auvergne-Rhône-Alpes assume pleinement son choix.
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Une ligne « stratégique »
La Région Auvergne-Rhône-Alpes, pilotée par Fabrice Pannekoucke, successeur de Laurent Wauquiez, explique chercher à dynamiser la Haute-Loire, territoire rural, avec plus d’une dizaine de vols par semaine direction Paris.
La collectivité défend cette liaison, qui « répond à une obligation de service public » (OSP) encadrée par le droit national et européen et « vise à désenclaver un territoire sans accès autoroutier, dans le cadre d’une ligne d’aménagement du territoire », à l’instar de l’aéroport d’Aurillac dans le Cantal, que la Région finance également.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes assume de permettre à l’ensemble de ses habitants des communes rurales de bénéficier de ces services qui contribuent au développement de notre territoire, à l’emploi, et à la croissance de ses entreprises.
La grille tarifaire proposée par Twin Jet comprend un aller-retour à 99 € (limité à six places par vol), et des billets « affaires » à plus de 400 € à l’approche du départ.
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Chère et très peu fréquentée
Mais selon les calculs de Mediacités, la ligne affiche une moyenne de seulement cinq passagers par vol, pour des avions de 19 places, quatre pilotes et trois personnels au sol. Résultat : chaque passager coûterait en moyenne 472,80 € à la collectivité, sans compter le prix du billet.
La Région, elle, affirme que depuis la reprise de la ligne en septembre 2024 (après une interruption pendant le Covid), « la fréquentation a presque doublé », sans toutefois fournir de chiffres précis.
Elle se défend : « Le budget aérien de la Région représente 0,20% du budget dédié aux Mobilités. »
Une ligne cofinancée
« La ligne est cofinancée par l’État et un syndicat mixte local regroupant la Région, le Département, l’Agglomération du Puy et la CCI. Le financement de cette ligne répond à un cadre national et repose sur l’État et l’ensemble des collectivités du territoire : comme pour toutes les lignes d’aménagement du territoire, l’État participe au financement de la ligne (sur une base de 50% du déficit d’exploitation, plafonné à 70% des recettes commerciales). Le déficit d’exploitation non couvert par la participation de l’Etat est pris en charge par le Syndicat Mixte pour la Gestion de l’Aéroport du Puy Loudes (SMGAD) dont sont membres la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de la Haute-Loire, la Communauté d’Agglomération du Puy en Velay et la CCI », explique la Région.
Une ligne utilisée par Laurent Wauquiez, pour les habitants ?
La ligne est étroitement liée à Laurent Wauquiez, président de la Région jusqu’en 2022, aujourd’hui député de la Haute-Loire et toujours « conseiller spécial » du président actuel Fabrice Pannekoucke.
L’élu LR, également ancien maire du Puy-en-Velay, y voit une infrastructure essentielle. Selon plusieurs témoignages récoltés par Mediacités, il utiliserait lui-même cette liaison pour ses allers-retours entre Paris et son fief local.
« La durée du trajet entre Le Puy-en-Velay et Paris en train peut atteindre 6 heures. Il faut être totalement déconnecté pour se satisfaire de cette réalité. Apporter les meilleures offres de santé, de sécurité ou de mobilité sur l’ensemble du territoire n’est pas du clientélisme, mais la volonté d’assurer une égalité d’accès aux services publics pour l’ensemble de la population », défend la Région.
Une décision critiquée comme « clientéliste »
Pour certains, cette subvention record s’apparente à un soutien ciblé à une ligne très déficitaire, sans réelle stratégie de mobilité à long terme. La polémique fait écho à celle ayant visé la ligne Paris-Orly – Pau : le Premier ministre avait dû justifier son soutien à une liaison peu fréquentée.
« L’ensemble des lignes de transport, cars ou ferroviaire, sont structurellement déficitaires. C’est le sens du service public que d’assurer les mobilités sur l’ensemble du territoire », répond la Région, qui se félicite de « ne pas opposer les modes de transports ».
Plusieurs questions restent en suspens : on ignore si une alternative plus durable est envisagée.
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