Un certain type d’élevage porcin, avec des animaux élevés en plein air, fait les frais de l’application de la réglementation sur la biosécurité, mise en place au nom du principe de sécurité, face aux risques de maladies. La peste porcine africaine en particulier, qui n’est pas présente en France, mais la filière (les élevages hors-sol surtout) se protège.
Des éleveurs plein air, dont quelques-uns sont sur le point d’arrêter la production comme Claude Vérots de Rosières, ont pris à témoin samedi les clients du marché du Puy. Ils sont plusieurs élevages paysans à proposer leurs produits en direct. Place du Marché couvert, où un stand et des banderoles étaient dressés, ils ont reçu le soutien du syndicat agricole la Confédération paysanne et de France nature environnement.
La Confédération paysanne précise qu’en 2024-2025, suite à des contrôles des services de l’État (la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations), quatre fermes ont arrêté leur atelier. Combien de temps celles qui résistent vont-elles encore tenir ? Le Gaec de l’Esparcette à Rosières a été contrôlé sur la biosécurité en 2024. Il a été déclaré « hors normes ». Il devrait installer des clôtures enterrées et électrifiées anti-suidés, des sas sanitaires sur ses parcs, tenir un « plan biosécurité » (maîtrise des risques sanitaires) à l’issue d’une formation prise en charge par l’État. « Voilà vingt ans qu’on élève du cochon sans avoir à se plier à des investissements aussi lourds », regrette l’éleveur. Malgré des garanties apportées, l’administration est restée sourde, maintenant ses « obligations de moyens » auxquelles l’éleveur doit se soumettre, lui qui connaissait jusqu’ici uniquement les obligations de résultats (contrôles en rapport avec la transformation).
« On oublie les savoir-faire paysans »
Olivier, éleveur naisseur aux Vastres, est vent debout contre l’autorisation d’agrainer les sangliers – qui sont les principaux vecteurs de maladies – alors même que les éleveurs sont victimes de pressions de l’administration. Pas question pour lui d’enfermer ses reproducteurs, ni de supporter des contraintes financières. Lui aussi arrête. Sébastien de Cistrières, installé depuis 2018, parle d’une véritable « crise » : « On veut clairement éliminer les cochons élevés à l’extérieur. J’ai pu créer un parc aux normes, mais j’ai dû réduire mon effectif », dit-il. Le parc de 4,5 hectares, d’un kilomètre de clôture, lui est revenu à 25.000 euros. Sans compter le coût de l’entretien. Mathieu est producteur en Isère. Il invoque une explication à cette envolée des normes : « 30 % de la production porcine est exportée en Chine, laquelle a été frappée par la peste porcine. Voilà pourquoi sont imposées de telles contraintes sanitaires ».
L’administration ignorerait « les savoir-faire paysans » : pour l’un, ce sont des lamas utilisés pour débroussailler, pour l’autre, des chiens et des enfants qui donnent un coup de main pour déplacer les cochons de parc en parc, alors que toute intrusion est en principe désormais proscrite avec les nouvelles normes.
Sur demande de la Confédération paysanne, le ministère de l’Agriculture mène une expérimentation sur 144 fermes de France en plein air intégral. Les premiers résultats sont attendus en fin d’année. D’ici là, des élevages auront malheureusement mis la clé sous la porte.
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