Retour sur la vente de la chapelle de la Visitation à la Fraternité sacerdotale Saint Pie X en 2018, que la municipalité a souhaité empêcher.
En février 2014, la municipalité vend la chapelle de la Visitation de la place de la Plâtrière à Valérie et Vincent Gibert, un couple de promoteurs immobiliers ponots. Ces derniers projettent, en 2018, de faire des logements dans ce lieu, à l’abandon depuis des années. Le projet ne reçoit pas l’accord de l’architecte des Bâtiments de France. Et la chapelle est de nouveau mise en vente.
Quand la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) signe le compromis la même année, elle n’imagine sans doute pas la tournure que va prendre l’acquisition du bâtiment. La vente doit être passée en septembre.
Elle ambitionne de rendre à la chapelle sa vocation première, perdue depuis des siècles. En réalité, la Fraternité sacerdotale Saint Pie X était sur l’affaire depuis plusieurs années et ne cache pas sa volonté de « rendre au culte les églises menacées de disparition ». Le Prieuré Saint-François-Régis a donc lancé un appel aux dons en ligne en 2016 et les religieux ont réuni les 150.000 euros nécessaires à l’achat de la chapelle. Viendraient ensuite à financer les travaux, chaque chose en temps…
Mais les acquéreurs dérangent une partie des Ponots : il s’agit de la branche de l’Église catholique romaine rassemblant les traditionalistes, fidèles aux préceptes de Mgr Lefebvre, principal dissident de Vatican II.
À l’époque, le diocèse s’en lave les mains, faisant savoir que « l’évêque n’a pas autorité sur la fraternité et que l’Église diocésaine ne peut ni encourager, ni s’opposer à cette acquisition ». Les élus d’opposition s’inquiètent du projet en conseil municipal puis dans un courrier adressé au préfet qui stipule notamment que « l’installation de cette secte catholique intégriste au Puy-en-Velay n’est pas anodine et pourrait engendrer des troubles à l’ordre public : nous en sommes évidemment inquiets ».
En décembre, Michel Chapuis, maire, s’en émeut et se saisit du droit de réméré, qui permet à la Ville de reprendre le bien au prix vendu dans les cinq ans pour empêcher sa vente à la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (soit 108.451 € avec les frais).
En avril 2019, on apprend que le courrier devant faire valoir le droit de réméré comporte un vice de forme qui entache la procédure et rend l’exercice de droit impossible : il n’aurait pas été posté en recommandé et n’aurait pas respecté les délais impartis.
La Fraternité sacerdotale Saint Pie X acquiert la chapelle comme prévu, avec toujours l’ambition de la restaurer et d’y redonner des messes.
Nathalie Courtial
À la Révolution, les sœurs chassées et prêtres « réfractaires » jugés
La chapelle fut réquisitionnée par les Révolutionnaires.
En juillet 2019, la Fraternité sacerdotale Saint Pie X asperge les murs de la chapelle de la Visitation d’eau bénite dans le but de « réconcilier » cet édifice avec le culte chrétien. Retour sur l’histoire du lieu.
La chapelle a été édifiée en 1655 lors de l’extension du couvent de la Visitation. Les sœurs de la Visitation établirent leur premier couvent en 1630, puis devant l’affluence des vocations, elles construisirent place de la Plâtrière une église et un couvent attenant. Les sœurs furent chassées à la Révoluton.
En 1793, le tribunal révolutionnaire
La chapelle servit de cadre à un tribunal révolutionnaire en 1793 comme le rappelle la plaque apposée sur la façade. Des prêtres « réfractaires » y furent jugés et condamnés à mort ainsi que de nombreux catholiques. Des faits qui « empêchaient toute célébration cultuelle dans cette chapelle, tant que celle-ci n’était pas “réconciliée” selon le rituel de l’Église », pour la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. D’où les murs de la chapelle aspergés d’eau bénite en 2019.
Une partie des bâtiments attenants a été démolie en 1902 lors du percement de la rue Jules-Vallès, l’autre partie devint le siège des archives départementales et la chapelle devint un gymnase.
La Fraternité sacerdotale Saint Pie X s’est engagée à restaurer la chapelle « dans le respect de son histoire et des particularités du bâtiment ». L’édifice est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
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