Un adolescent de 15 ans a été frappé par un individu à peine plus âgé que lui, tandis qu’un jeune majeur filmait la scène pour la diffuser sur Snapchat. Les deux mis en cause ont été interpellés par la police et déférés au tribunal, hier.
Les images de la scène sont choquantes. Sur la vidéo filmée au téléphone, sur laquelle on distingue l’ascenseur de la passerelle du pôle intermodal du Puy, un jeune homme, de dos, fait face à un garçon en jogging gris. Ce dernier, plus calme, a les mains dans les poches, quand soudain, un coup de poing lui arrive en plein visage. Le jeune homme tente alors de se protéger, mais son assaillant n’a pas l’intention d’en rester là. Les coups pleuvent et l’agresseur projette violemment la tête de sa victime contre la rambarde. Sonné, le garçon au jogging tombe au sol, avant de se voir asséner des coups de pied dans les côtes et la tête.
Pour une histoire de cœur
Fort heureusement, un passant intervient pour stopper cette scène d’une violence inouïe. Cela s’est passé vendredi 15 mars, à 14 heures. Le jeune passé à tabac est reparti, tant bien que mal, sur son lieu de stage. Il a été pris de malaises dans l’après-midi. Ses parents sont venus le récupérer. Il a finalement été hospitalisé deux jours. Les examens ont révélé des blessures graves, notamment des fractures aux mâchoires. Un médecin légiste lui a prescrit une incapacité totale de travail de 30 jours.
Les personnes impliquées dans cette affaire sont toutes très jeunes. La victime a 15 ans, son agresseur en a seize et l’auteur de la vidéo diffusée sur le réseau Snapchat, lui, est tout juste majeur. Ils ne fréquentent pas le même établissement scolaire. Le seul lien entre l’adolescent agressé et les mis en cause serait une histoire de cœur avec une fille, qui aurait simplement changé de petit copain.
D’après nos informations, le jeune majeur serait à l’initiative du rendez-vous devant la gare. Une invitation à s’expliquer qui était en fait un guet-apens déguisé.
L’enquête conduite par la police a permis d’identifier les mis en cause. Ils ont été placés en garde à vue puis déférés au tribunal, jeudi matin. Ils sont poursuivis pour « violence en réunion » et « diffusion d’images portant atteinte à l’intégrité d’une personne ». Ils ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant leur jugement devant le tribunal pour enfant pour le mineur et devant le tribunal correctionnel pour le majeur.
Filmer une agression est un délit. La peine encourue est de 5 ans de prison et de 75.000 euros d’amende. Ce phénomène qui se répand via les réseaux sociaux est appelé happy slapping ou vidéolynchage.
Céline Demars
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