Dans la boutique, il y a une odeur indescriptible. Mélange de cuir, de colle, de toile et de chaussures… Sur une grande étagère qui grimpe jusqu’au plafond, les souliers déposés par les clients prennent place par dizaines. Sur l’établi, derrière la banque, on retrouve des outils étranges, à l’allure d’instruments de torture ! Bienvenue à la cordonnerie Aurelle, rue Saint-Jacques au Puy.
Plus qu’une cordonnerie, une véritable institution. Désormais, Michel Aurelle et son fils, Frédéric, sont aux commandes. Le commerce a été créé par Jacques Aurelle, le père de Michel, en 1945. Il était installé rue Félix-Boudignon. Depuis 2000, la cordonnerie se trouve rue Saint-Jacques. « Après le décès de mon frère Jean-Jacques, sans mon fils, je n’aurais pas continué seul », confie Michel. Frédéric, bientôt 35 ans, a rejoint la boutique pour aider son père qui fêtera ses 66 ans le 20 juillet prochain. Dont bientôt 46 ans de travail à la cordonnerie familiale.
« C’est pour rendre service, alors tout se répare. On peut tout faire. On peut pas dire : on a rarement refusé… »
Depuis tout petit, il a baigné dans cet univers et venait souvent voir travailler son père et son oncle. « Mais il ne faut pas oublier Christophe, le fils de mon frère, qui est installé faubourg Saint-Jean », précise d’emblée Michel Aurelle. En plus de l’activité de cordonnerie traditionnelle, son neveu s’est spécialisé dans les clés.
Rue Saint-Jacques, la cordonnerie Aurelle est restée un peu « dans son jus ». Il y règne une atmosphère apaisante. Les gens semblent toujours heureux d’y venir. Il faut dire que les cordonniers font des miracles ! « C’est pour rendre service, alors tout se répare. On peut tout faire. On peut pas dire : on a rarement refusé… », avoue Michel. « On redonne vie à plein d’objets », dit-il avec une certaine satisfaction de son métier.
Cette notion de rendre service en prolongeant la vie d’un objet auquel une personne est attachée. Entre leurs mains, on retrouve bien sûr beaucoup de chaussures, mais pas seulement. Un étui de guitare, une combinaison de plongée, un étui de hache en cuir pour les fêtes du Roi de l’Oiseau, des chaussures d’équitation ou de moto, une toile de tente de camping, des couvertures pour chevaux, des vestes en cuir à raccourcir ou encore des cartouchières de la Seconde Guerre mondiale, qui retrouvent une seconde jeunesse entre leurs mains. « Ça nous arrive même de refaire des sacs Louis Vuitton ! Les gens ont parfois peur de nous les laisser », sourit Michel.
Il le constate bien volontiers : « La fabrication moderne n’est pas faite pour être réparée… » Et Frédéric de reconnaître « que l’on a beaucoup de synthétiques et de plastique maintenant… On peut coller, mais ce n’est plus pareil. » Le travail a changé, il a fallu s’adapter. Avant, le cuir était de rigueur à peu près partout. Les chaussures étaient plusieurs fois ressemelées. Les choses étaient faites pour durer. « Avant, les gens faisaient beaucoup plus réparer aussi. Ce sur quoi ça fonctionne bien encore, ce sont les chaussures de marche. Les gens apprécient le confort d’un modèle et veulent les garder, alors on change juste la semelle. »
La clientèle est locale, mais pas uniquement. « On a quelques personnes qui viennent de Paris, de Lisbonne ou même du Canada ! Ils savent que ce sera bien fait et pour un prix raisonnable. »
Quelle que soit la réparation réalisée, le sourire et la joie des clients qui ressortent avec leurs paires de chaussures sous le bras en dit long.
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