Robert Dubois nous a quittés brusquement dans la nuit de samedi à dimanche. Sa disparition plonge bien des Ponots dans la stupeur.
Il allait fêter ses 70 ans le mois prochain. Tout à la fois patron emblématique du Majestic, guide conférencier remarquable, ex-premier adjoint à la culture sous l’ère d’Arlette Arnaud Landau, mais surtout grand amoureux de sa ville, le décès de Robert Dubois a plongé ses proches et les habitants du Puy dans une profonde tristesse.
Patron du Majestic
C’est en 1982 qu’il devient actionnaire du Majestic, officiant plutôt en soirée. Les Roche-Mozin venaient en effet de vendre le café à René Dubois, son fils Éric et son frère Robert. Ils tiendront ensemble l’établissement durant sept ans, avant qu’Éric ne rachète la totalité des parts. Mais Robert Dubois a eu une autre vie avant de devenir une figure des comptoirs ponots. Il a été salarié de la CCI durant une dizaine d’années, occupant plusieurs postes dont celui d’agent d’escale. Il officiait alors derrière un autre comptoir, celui de l’aérodrome de Loudes que gérait la Chambre consulaire.
« C’est comme cela que j’ai rencontré Mitterand, il était au Puy en tant que Premier secrétaire du PS car il y avait des problèmes aux Tanneries. En repartant, il voulait téléphoner mais il n’avait pas d’argent et il me doit encore 5 francs ! » se souvenait-il dans un article que L’Éveil lui consacrait en mars 2018.
Au début des années 1990, on le retrouvait au cabinet d’architecture d’Alexandra Assimacopoulos et de Giovanni Ponturo où il effectuait du relevé sur le terrain et dessinait des plans.
Le guide-conférencier, ex-premier adjoint à la mairie du Puy, quitte le comptoir à la fin du mois
L’homme a toujours été un grand passionné de patrimoine. D’ailleurs, il avait fait des études d’histoire de l’art à Clermont. En 1993, il devient guide conférencier de l’Office de tourisme puis du Pays d’art et d’histoire.
Robert Dubois continuera d’assurer l’ouverture du Majestic tous les matins durant plusieurs années avant d’abandonner le zinc en 2018 pour prendre sa retraite. On continuait de l’apercevoir en ville, à la tête de grappes de touristes à qui il dévoilait un pan d’histoire et autres éléments patrimoniaux.
Homme de conviction
Robert Dubois, c’était enfin un fort engagement politique, à gauche. Homme de conviction, il s’encarte au PS. Quand Arlette Arnaud-Landau emporte la ville en 2001 et Marcel Schott la Communauté d’agglomération, Robert Dubois est propulsé premier adjoint chargé de la culture et du patrimoine. Il prendra une part active à la réouverture du théâtre municipal ou encore la rénovation de l’Hôtel-Dieu entre autres chantiers.
En 2008, la gauche est défaite, Robert Dubois se cantonne au rôle souvent ingrat d’opposant. Il abandonne la politique en 2014. Résidant à Ceyssac, il avait néanmoins renoué avec la vie municipale, étant élu dans la commune depuis 2020.
La disparition de cet homme aux multiples facettes, de ce visage familier des rues ponotes où il promenait son chien Ness, est une bien triste nouvelle. « Robert aimait la chose publique, il a exercé sa fonction avec beaucoup de compétence, d’honnêteté et de rigueur. C’était quelqu’un de discret, qui avait beaucoup d’amis. Il était tellement attaché à sa ville ! Beaucoup de Ponots sont sidérés par sa disparition », souligne Arlette Arnaud Landau, ancien maire du Puy-en-Velay.
« Sa connaissance profonde de la ville et de ses monuments, doublée d’une érudition sans faille bien au-delà de l’histoire locale, en faisait un acteur incontournable du patrimoine vellave, d’autant que son art de conter, sa pédagogie et sa voix puissante lui permettaient de tenir en haleine ses visiteurs, même les adolescents les plus turbulents, se rappellent ses amis. Combien de milliers de touristes, de Ponots, de scolaires n’a-t-il pas accompagnés ? Combien d’entre eux ont découvert sous un nouveau jour la ville et combien de vocations d’historiens, d’architectes, amateurs ou professionnels, n’a-t-il pas fait naître ? »
L’Eveil de la Haute-Loire présente ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Nathalie COURTIAL
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