Dans quelques semaines, la chapelle de la Visitation verra les nombreux artisans locaux quitter peu à peu les lieux pour laisser de nouveau place aux fidèles.
Ce chantier titanesque a nécessité un gros œuvre de plusieurs années pour rendre à ce lieu de prières des sœurs de la Visitation sa vocation d’origine. Réquisitionné pour en faire un tribunal à la Révolution, l’édifice était ensuite devenu un gymnase, avant d’être totalement abandonné. Avec le rachat, loin d’être facile, par la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) en 2018, la chapelle retrouve aujourd’hui l’usage pour lequel elle avait été édifiée au XVIIe siècle par l’Ordre de la Visitation.
Une sobriété fidèle au style d’origine
Le chantier a démarré en 2021 avec un premier gros morceau. Il a fallu rénover entièrement la toiture usée par le temps et les caprices de la météo. « Il y a eu beaucoup de surprises à ce niveau-là », se remémore Véronique Resseguier, trésorière de l’association Visitation Sainte-Marie/Le Puy. Plusieurs poutres en bois qui soutenaient l’ensemble étaient totalement rongées. Et, au grand étonnement des artisans couvreurs, certaines d’entre elles ne reposaient même plus sur les murs de pierre. « Il y a eu quelques autres surprises, mais, dans l’ensemble, le chantier s’est bien déroulé », ajoute la trésorière.
Construit sur les vestiges d’une ancienne carrière de plâtre – d’où le nom de place de la Plâtrière – l’édifice reposait sur du sable. Il a donc fallu stabiliser l’ensemble. Une dalle en béton a été coulée avant qu’un sol en pierres taillées soit apposé par une entreprise locale. Après plusieurs années de travaux, le chantier en est désormais aux finitions… ou presque. Les tailleurs de pierre stabilisent définitivement l’entrée du bâtiment en créant un nouveau perron. Ils devraient avoir fini dans une quinzaine de jours.
À l’intérieur, la chapelle a été rénovée dans un style très sobre, avec un vaisseau unique et peu d’ornements, fidèle aux préceptes de l’Ordre de la Visitation, fondé par saint François de Sales en 1610. Au plafond, les staffs – ou moulures – ont été reproduits à l’identique. Des tableaux de style Francken représentant le Mystère joyeux devraient être bientôt installés face aux vitraux opaques.
La pièce maîtresse de la chapelle, le retable, devrait, lui, retrouver sa place d’origine courant avril ou mai. « Il est en cours de restauration, il sera recouvert de teintes dorées et de bleu », annonce Véronique Resseguier. La pierre d’autel en granit de deux mètres de long est aussi en cours de taille chez un artisan de la région, comme la majorité des entreprises qui ont participé à la renaissance de la Visitation.
« Ils ont tous mis du cœur et réalisé un travail incroyable. Les artisans étaient tous très heureux de participer à un tel projet. Tout comme le grand public, affirme la trésorière de l’association. Nous avons ressenti énormément d’enthousiasme venu de toute la France. Il y a aussi eu beaucoup de passage sur le chantier. Des personnes pas forcément en lien avec la Fraternité, d’ailleurs ! Les gens aiment ce genre de belles histoires au-delà des polémiques et de la controverse politique. Souvent, les églises sont transformées en autre chose. Cette fois-ci, un projet a redonné son usage premier à l’édifice », se réjouit la trésorière.
« Il y a que des beaux monuments au Puy, en voilà un de plus »
Inaugurée en catimini vendredi 31 janvier, la chapelle de la Visitation devrait être rendue aux fidèles « sûrement en mai » pour la bénédiction de l’édifice et de l’autel. Le coût total du projet, financé par de nombreux donateurs et mécènes, n’a pas été communiqué. Seule une tranche de 227.000 € a été rendue publique. « Il y a que des beaux monuments au Puy et en voilà un de plus. La chapelle doit profiter à tout le monde, dans l’amour de Dieu ou de la pierre ou des deux », scande Véronique Resseguier.
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