Plusieurs enseignes du centre-ville ponot ont fermé leurs portes. Au cours des derniers mois, la pâtisserie Le Cyrano, à l’angle des rues Crozatier et Chaussade, a vendu son local pour des raisons personnelles. Le magasin Royal Tiss, rue Porte-Aiguière, est à louer – les commerçants ne souhaitaient pas s’exprimer sur leur départ. Sans oublier la place du Breuil où les magasins Max vont être transformés en musée de la lentille, tandis que La Halle aux vêtements et Trévis (dont les locaux sont occupés par la Caisse d’Épargne, pendant les travaux menés dans les siens) sont vacants depuis plusieurs mois. Plus récemment, place du Martouret, le bar Le Poppy’s a fermé. Contacté, l’un des gérants n’a pas souhaité commenter. Enfin, la fromagerie L’Authentic, rue Porte-Aiguière, a été placée en liquidation judiciaire.
« Pour moi le commerce, c’est fini ! » : Cédric Della Valle, le gérant de Della’s Tattoo, est catégorique. Il se prépare à mettre la clef sous la porte, après 17 ans passés dans son salon de tatouage du boulevard Carnot. Le quinquagénaire se voit contraint d’envisager une reconversion. Depuis quelque temps, les clients se font moins nombreux. Les charges et les taxes s’alourdissent.
« C’est compliqué dans toutes les villes. La crise économique impacte tout le monde, les gens ne dépensent plus leur argent de la même manière. »
Le propriétaire du salon n’est pas le seul à être impacté par la conjoncture actuelle. Juste en face, le magasin Altisk8 s’apprête aussi à baisser son rideau de façon définitive. Après une période de déstockage, la boutique devrait être placée en liquidation. Selon ces deux commerçants, plusieurs causes s’ajoutent au contexte difficile. « La Cotisation foncière des entreprises (CFE) a triplé, les charges ont doublé… C’était la goutte de trop ! », admet le vendeur de vêtements.
Ce discours assez pessimiste est partagé par d’autres commerçants, inquiets pour leur avenir, bien qu’ils n’envisagent pas de fermer boutique. C’est le cas d’Herbert Chastel, le gérant de la boutique Karston Chaussure. Même installé dans une voie qui vit bien, la rue Saint-Jacques, il considère que les choses pourraient aller mieux. « Le stationnement est un frein, souligne-t-il. Surtout le samedi. » Pour rappel, les tarifs et périodes de gratuité de stationnement ont été revus en juin dernier, notamment en zone verte, sur la place Michelet et du Breuil (avec une notion de saisons haute en juillet-août et basse de septembre à juin). Trente minutes gratuites, « c’est trop peu », constate un client. Résidant à Langogne, il est de passage en centre-ville. « En une demi-heure gratuite, on ne peut rien faire. À Mende, la première heure de stationnement est offerte, ce qui laisse le temps d’aller faire les boutiques. »
Internet, le concurrent numéro 1
Les commerçants sont face à de nouveaux enjeux, le mode de consommation de leur clientèle évolue. « On ne peut pas lutter contre Internet, ajoute le gérant de la boutique Altisk8. Des gens rentrent pour se prendre en photo dans les cabines puis ils vont chercher en ligne s’ils ne trouvent l’article à un meilleur prix ». Aujourd’hui, Internet est devenu le premier concurrent du commerce en centre-ville.
« Nous vivons un bouleversement aussi important que le développement des hypermarchés en zone périurbaine, déclare Louis-Pierre Descours, élu en charge du commerce à la CCI Haute-Loire. Aujourd’hui, le produit ne suffit plus. Les commerçants doivent proposer de l’original, du qualitatif et du conseil. »
Malgré quelques dents creuses, le bijoutier assure qu’il n’y a pas plus de fermetures. Il souligne que de nouvelles boutiques se sont récemment implantées. Même si la majorité des commerces traverse une passe difficile, d’autres temporisent. Pour Valérie Viannès, la représentante des commerçants de la rue Saint-Jacques et propriétaire de L’Institut de beauté, « certains commerces parviennent à tirer leur épingle du jeu ».
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