Mardi matin, neuf classes de CM1 et CM2 des écoles du bassin du Puy se sont réunies au jardin Henri-Vinay, à l’occasion de la journée de la Résistance. Cette année, les enfants ont pris le relais de l’histoire : depuis septembre, ils travaillaient à la réalisation de plaques mémorielles en l’honneur de figures locales de la Résistance.
Le projet pédagogique « Histoire-mémoire » s’est inspiré de l’initiative menée l’an passé par l’école publique de Taulhac. Les élèves avaient travaillé sur une première plaque en hommage à Rosa Valland, qui avait été affichée en juin 2024 sur le mur du musée Crozatier. « Ça avait beaucoup plu aux élèves, s’est souvenue Aline Jouve, l’enseignante de la classe de CM1-CM2. Nous avons proposé à l’inspecteur académique d’élargir le projet à plusieurs écoles. Ça tombait bien avec l’anniversaire des 80 ans de la Libération. » Huit autres classes ont finalement adhéré au projet. Presque un an plus tard, onze nouvelles plaques doivent ainsi être aposées, ici et là, dans la ville du Puy.
Chacune présente la photo d’un Résistant, accompagnée d’un résumé de sa vie et de son engagement. Un QR Code renvoie également à la biographie sous forme de podcast. Les élèves ont été impliqués dans ce projet de A à Z.
« On a fait des recherches sur Internet et on est aussi allés aux archives du département », a expliqué Saami, en CM2 à l’école Jeanne-d’Arc. La jeune élève et sa classe ont travaillé sur la plaque d’Henri Chambon. « Ça a été un travail très enrichissant, a déclaré l’enseignante, Anne Bellout. Ils ont pu se plonger dans un vrai travail d’historien. » Et de ce travail, les enfants ont très envie d’en parler : « Henri Chambon a fait sa formation militaire en Allemagne. Quand il est revenu en France, il a travaillé chez Michelin. Puis la guerre a commencé et il est devenu charpentier. »
Rencontre avec des témoins du passé
Le Résistant s’est notamment illustré dans le mouvement lorsque les soldats ennemis ont tenté de s’emparer de la statue Lafayette. « Il ne voulait pas que les Allemands la volent parce que c’était un symbole du Puy. Alors il a aidé à la cacher, a poursuivi la jeune fille de 11 ans. Il est mort le jour de la Libération, tué par les soldats nazis repliés dans la caserne Romeuf. » À travers ce voyage dans le passé, les jeunes qui ont participé au projet ont pu s’approprier l’histoire.
Leurs informations ont même été vérifiées et complétées par un membre de la famille du Résistant : Daniel Perre, le neveu d’Henri Chambon, qui garde quelques souvenirs de son oncle. Notamment de sa carrure de charpentier, qu’il a décrite aux élèves comme « très large », permettant ainsi aux jeunes historiens de se représenter le héros qui a participé à sauver la statue Lafayette.
« Ils ont posé plein de questions, a rapporté le descendant du Résistant. Ils étaient très intéressés. » « La rencontre avec Daniel Perre a beaucoup plu aux enfants, a acquiescé l’institutrice. C’est un témoignage fort qui remplace tous les livres. Ces petites histoires touchent à des choses qu’ils connaissent, comme la statue Lafayette qui n’est pas loin de l’école. Réaliser ce projet a permis un éclairage local de la grande histoire. »
Les participants
Les écoles et les Résistants : L’école d’Espaly (André Giroud), l’école La Fontaine à Vals (Alex Brolles et Lucien Ollier) et les écoles ponotes Michelet (Marcel et Marcelle Fachaux), Marcel Pagnol (le réseau Marceau), Les Fraisses (Albert Chapelle et Joseph Mirmand), Jeanne-d’Arc (Henri Chambon), Edith Piaf (Henri Chas), Les Arcs-en-Ciel (Jean Joulian) et l’école de Taulhac (Jean Brenas).
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